José Mpanda, ministre de la RSIT : « nous voulons qu’il y ait beaucoup de Muyembe dans notre pays »

Invité samedi 19 octobre dernier de l’émission Grand Témoin sur Radio Okapi, le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique a dévoilé sa vision et son combat à mener pour requinquer ce ministère que d’aucuns qualifient d’accessoire. « Il n’y a pas de grands et de petits ministères. Je me sens très à l’aise dans mon ministère », déclare d’emblée José Mpanda Kabangu au journaliste Michel Kifinda Ngoy pour montrer l’importance et la grande valeur de son portefeuille qui, le vante-t-il, est transversal.

« Le Ministère de la Recherche scientifique reste un ministère clé. Si nous voulons vraiment le développement et l’émergence de notre pays, investissons dans la recherche. C’est pour cela que je plaide pour un budget conséquent parce que celui que nous avons jusqu’à ce jour (0,40%) est faible. Le minima que nous devons avoir doit être 1%. Et comme le premier ministre avait déclaré dans son discours d’investiture qu’il accordera une attention particulière à la recherche scientifique, voûte du développement, ce pour quoi je le félicite d’ailleurs, nous osons croire que dans le budget 2020 on pourra ramener la recherche scientifique de 0,40% à 1% voire plus », plaide José Mpanda qui dit avoir très confiance envers le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba qui, du reste, est professeur d’université et chercheur.

Bien que comparaison ne soit pas raison, le ministre de la RSIT estime que la comparaison aide parfois à s’améliorer et à faire mieux. Il révèle par exemple qu’au Japon le budget alloué à la recherche est de 40 milliards USD et qu’à l’Université de Harvard aux USA il est de 37 milliards. « Nous sommes en recul et c’est ce qui fait que les chercheurs congolais se sentant négligés partent ailleurs. Conséquence donc : il y a fuite de cerveaux. C’est pourquoi nous plaidons et espérons comme le premier ministre l’a promis qu’il va accorder beaucoup d’attention à notre ministère qui est son ministère naturel puisqu’étant lui-même professeur d’université et chercheur », déclare José Mpanda qui dit se battre pour que les chercheurs soient alignés et aient les mêmes avantages que leurs collègues de l’enseignement supérieurs qui semblent être privilégiés alors qu’ils sont tous régis par la même loi.

« Nous voulons qu’il y ait de plus en plus de Muyembe [NDLR : du nom d’un médecin, professeur d’université, chercheur virologue et coordonateur de l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB). Jean-Jacques Muyembe est l’un des chercheurs congolais de renom dans la lutte contre la fièvre hémorragique à virus Ebola] dans ce pays parce que la RDC regorge beaucoup de chercheurs, beaucoup de personnes intelligentes mais qui se permettent d’aller ailleurs parce que le Gouvernement ne parvient pas à bien les gérer. Mais nous, nous venons avec une nouvelle manière de voir les choses et nous disons : chercheurs, revenez au pays. Gouvernement, tenez compte d’eux pour qu’ils puissent donner le meilleur d’eux », argumente José Mpanda.

Autant il plaide pour la prise en charge correcte de chercheurs, autant il invite ces derniers à l’efficacité et à la créativité. A lui de faire une promesse qu’il s’assigne comme grande mission : le redémarrage de l’un des réacteurs nucléaires du Commissariat Général à l’Energie Atomique installés à l’Université de Kinshasa qui ne fonctionne plus depuis une vingtaine d’années.

« Pour l’Afrique centrale, nous sommes depuis 1962 le premier pays à avoir un grand réacteur. Et ce grand réacteur est capable de créer beaucoup d’autres centres de recherche en médecine, en biologie, en agronomie, en chimie, en industrie, etc., parce que ces réacteurs ne sont pas seulement pour le nucléaire, ils peuvent nous servir à beaucoup de choses. Et à ce moment-là, nous allons confirmer notre caractère transversal avec d’autres ministères et l’on ne dira pas de nous petit ministère », explique José Mpanda.

Et de se vanter d’avoir dans son secteur l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomique (INERA), le Centre National de la Télédétection (CNT), l’Institut Géographique du Congo (IGC) et d’autres structures comme le Centre de Recherche en Sciences Humaines (CRESH), le Centre de Recherches en Enseignement des Mathématiques (CREM), le Centre de Recherches en Ecologie et Foresterie (CREF), le Centre de Recherche en Hydrobiologie (CRH), le Centre de Recherches en Géophysique (CRG), le Centre de Recherches en Sciences naturelles (CRSN), l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG)…qui, dit-il, s’ils sont bien pris en charge budgétairement par le Gouvernement avec l’appui des partenaires, ils vont concourir efficacement à l’émergence de la RDC à l’horizon 2030. Et c’est cela son combat.

Owandi.

  • Bendélé Ekweya té

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