Le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique a présidé ce mardi 15 octobre au CEPAS la cérémonie de restitution du document de politique scientifique de la République Démocratique du Congo. Ce document qui est un travail des experts congolais et internationaux sous financement de l’UNESCO, doit servir après sa validation dans les tout prochains jours de feuille de route dans différents domaines de recherche en RDC.
Pour José Mpanda Kabangu qui dit s’inscrire dans la vision du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi Tshilombo qui tient à relever les nombreux défis de développement et celle du premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba qui a déclaré dans son discours d’investiture accorder une attention particulière à la recherche scientifique, a jeté un regard objectif sur son secteur pour affirmer et faire remarquer que le système national de la recherche scientifique est confronté à diverses contraintes majeures.
Il cite notamment l’insuffisance et incohérence du cadre légal et réglementaire ; le faible financement de la recherche avec une moyenne des crédits alloués au cours des cinq dernières années de 0,40% ; le délabrement des infrastructures ; la vétusté des équipements ; l’insuffisance organisationnelle et structurelle de la recherche ; l’absence d’interaction entre les institutions de recherche et les entreprises ; l’insuffisance des compétences techniques et professionnelles ; la difficulté d’accès à l’information scientifique et Innovation technologique ; et l’absence d’une vision stratégique de programmation de la recherche. « Ce regard est confirmé par le rapport de l’UNESCO de 2006 sur la science qui affirme que la République Démocratique du Congo connaît un recul spectaculaire, alors qu’il y a 40 ans les prouesses de ses chercheurs n’auraient jamais auguré un destin aussi sombre », déclare José Mpanda Kabangu.
Faisant la comparaison avec d’autres pays africains, notamment l’Afrique du sud et le Gabon sur base d’une enquête de SCImago Journal & Country Rank (SJR), une institution spécialisée dans l’analyse statistique des documents scientifiques et technologiques, au cours de l’année 2013, José Mpanda révèle que la RDC avec 45 publications a occupé la 166ème place mondiale et la 37ème en Afrique, alors que l’Afrique du Sud avec 15.181 publications a occupé la 34ème place au monde et la 1ère en Afrique. Pareillement avec le Gabon qui a atteint 331 publications en occupant la 116ème place au monde et la 21ème en Afrique.
Pour le ministre de la RSIT, cette faible productivité des publications scientifiques prouve à suffisance que son pays a connu un recul non le moindre dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation technologique. Et parmi les causes qui expliquent cette descente aux enfers, il cite le faible crédit alloué et décaissé réellement aux activités de la recherche scientifique et innovation technologique ; la fuite permanente des cerveaux due à l’absence d’un statut valorisant ; l’inexistence des mesures d’encouragement et de soutien aux chercheurs méritants ; le vieillissement du corps scientifique ; l’absence d’une politique de perfectionnement et de mise à niveau des chercheurs surtout dans les filières scientifiques porteuses.
Sans désespérer, José Mpanda affirme que sa vision, c’est de faire de la science et de l’innovation technologique un outil de développement durable pour l’émergence de la République Démocratique du Congo à l’horizon 2030. « L’objectif, est celui d’atteindre un développement socio-économique durable à travers la mise en œuvre de la politique scientifique et innovation technologique de la RDC, pour résoudre les besoins actuels et avenirs de la population, afin de lui garantir une meilleure qualité de vie. Le document de politique scientifique nous permettra de lancer une vision claire de la recherche scientifique et innovation technologique », déclare-t-il.
Innocent Olenga
