Par Nzakomba.
L’ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila, le député national Néhémie Mwilanya est sorti de son silence ce mercredi 24 juin en sa qualité de coordonnateur du FCC, pour fustiger le bâillonnement des libertés individuelles. Réaction consécutive à la situation qui prévaut entre l’UDPS par ses militants interposés, et le FCC via l’Assemblée Nationale, et fait que les élus nationaux fassent l’objet d’une chasse aux sorcières par les militants en grande partie, désignés comme étant ceux du parti présidentiel.
En effet, c’est depuis le mardi 23 juin que les manifestations attribuées aux militants de l’UDPS ont commencé autour du siège du parlement congolais, ce, après que trois propositions des lois loi organiques ont été déposées au bureau de l’Assemblée nationale. Lesquelles sont décriées par la quasi-majorité de l’opinion. Mais pour le coordonnateur du FCC, ces propositions ne visent que la mise en application des lois déjà existantes, en l’occurrence la loi sur l’organisation de la compétence de juridictions d’ordre judiciaire en ses articles 71, 72 et 73 ; aussi, la loi portant statut de magistrats en son article 15 qui toutes les deux, donnent déjà au ministre de la justice, le pouvoir d’injonction sur le parquet.
Mais l’avocat Néhémie Mwilanya souligne que ce pouvoir d’injonction doit être positif et non négatif selon l’esprit de cette loi. D’où son étonnement de constater qu’on puisse en vouloir autant à cette loi, au point d’empêcher aux parlementaires d’accéder au palais du peuple pour vaquer à leurs occupations, et plus grave, prendre pour cible, certaines personnalités et cadres du Front Commun pour le Congo (FCC).
Au nom du FCC qu’il coordonne, l’élu de Fizi exige l’arrêt immédiat des violences faites aux députés et aux personnalités de son regroupement. Il met en outre en garde l’UDPS, sans le citer, contre la tentative de la pensée unique qu’elle cherche à instaurer en instrumentalisant ses militants. Néhémie Mwilanya affirme que les propositions de lois incriminées ce jour, ont été votées à la quasi-unanimité, sauf un seul député qui avait voté contre. Il ne reste donc plus que le débat de fond après le travail de la commission PAJ.
Réitérant son soutient à l’élan du gouvernement et de l’appareil judiciaire pour lutter contre la corruption, le coordonateur du FCC fait savoir que jamais la RDC ne pourra accepter le recul de la démocratie en acceptant de méthodes dictatoriales, qui plus sont décriées de tous dans le passé.
Dans une dureté de langage rare de sa part, Néhémie Mwilanya toujours sans la nommer, met l’UDPS devant ses responsabilités hier à l’opposition, aujourd’hui au pouvoir, pour qu’elle apporte de vraies réponses aux multiples problèmes de la population, allant jusqu’à solliciter la fin de l’état d’urgence sanitaire, au vu de la précarité de la population. Invasion du territoire national par-ci, Ebola et Covid-19 par-là, sans compter la situation socio-économique et la dépréciation de la monnaie nationale, l’ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila fait un réquisitoire funeste de la situation du pays et interpelle par des propos à peine voilés, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi et son Ministre de l’intérieur, du reste membre d’un même parti politique, à sécuriser les congolais et leurs biens.
Cette sortie médiatique de Néhémie Mwilanya ressort au grand jour le malaise qu’il y a dans le rang du FCC et de l’UDPS au sujet d’un mariage que les parents ont consenti sans l’adhésion des autres membres des familles, pourtant déjà en âge de donner leur avis. La pilule serait-elle devenue amère ? L’avenir nous réserve sûrement d’autres surprises.