Pour une fois, Yves Kisombe raisonne à droite : «Il faut réinstaurer les gouverneurs de province non-originaires, pour sauvegarder l’unité nationale en péril»

Par Agnelo Agnade.

Sur son compte Twitter, Yves Kisombe que les taquins surnomment «ivre qui sombre» a écrit, ce 6 juin à 12h15 : « Il faut réinstaurer les gouverneurs de province no-originaires, pour sauvegarder l’unité nationale en péril», sans faire de commentaires. Cette proposition de cet ancien bembiste devenu kabiliste à outrance après sa radiation du MLC de Jean-Pierre Bemba en avril 2008, est aussi celle de beaucoup de congolais qui ont constaté dans la territoriale des originaires, un échec cuisant quant à la gestion et le développement des provinces, contrairement à la période des non-originaires sous le régime de Mobutu.

Non sans raison, la gestion des provinces par de non-originaires engendraient moins de conflits de communautés ou des tribus du fait qu’il était difficile à ces gouverneurs, commissaires de district et autres administrateurs de territoire non-originaires d’être juges et parties comme le constat l’est depuis l’instauration de la territoriale des originaires. Ce qui fait que certains noms de gouverneurs ou commissaires régionaux sont restés historiques : Cathérine Nzuzi wa Mbombo (Kasaï central) au Kongo central, ancien Bas-Congo; Konde Vila Kikanda (Kongo central) au Nord-Kivu; Charles Mwando Nsimba (Katanga) au Sud-Kivu; Jonas Munkamba Kadiata Nzemba (Kasaï oriental) à l’Equateur; Louis Koyagialo (Equateur) au Katanga, Mandungu bulanyati (Bandundu) au Kasaï Oriental, pour ne citer que ceux-là. A eux, les Kanangais ajoutent le commissaire urbain (maire) Emile Bongeli (Province Orientale, ex-Haut-Zaïre) qui a importé dans la ville les acacias pour lutter contre les érosions.

Mais la proposition de Yves Kisombe suscite un grand débat juridique qui doit conduire à la réforme de la constitution quant au mode de désignation des gouverneurs de province. Doit-on continuer à les voter par les députés provinciaux ou faudra-t-il les nommer ? Même si actuellement le cas de Jean Maweja (originaire de Ngandajika dans la province de la Lomami) qui est gouverneur du Kasaï oriental fait exception. Une exception très discutable vu la proximité et l’affinité de son territoire de Ngandajika par rapport à Mbuji-Mayi qu’à Kabinda dont d’ailleurs Ngandajika, Luilu et Mwene Ditu réclament toujours le détachement pour le Kasaï oriental.

La constitution n’étant pas immuable, celle de 2006 légèrement modifiée en 2011 qui régit la RDC, devra être matière à réflexion.

  • Bendélé Ekweya té

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