Dans l’un des restaurants de Fleuve Congo by Blazon Hotels, le ministre des droits humains, André Lite, a offert un dîner le 10 décembre aux diplomates, députés nationaux et sénateurs, ministres, défenseurs de droits de l’homme et autres invités, à l’occasion du 71ième anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l’homme célébré à cette date. Dans son allocution, l’avocat-ministre fait un constat peu luisant sur la situation actuelle de la RDC.
« …notre pays s’enlise petit à petit dans des conflits intercommunautaires qui freinent son élan vers l’émergence. Outre les zones à forte prévalence des violations des droits de l’homme et des exactions basées sur les conflits intercommunautaires, il y a dans chacune de nos 26 provinces des foyers de tension contre lesquels la République se doit de se prémunir au risque de voir le vivre-ensemble harmonieux être compromis pour longtemps, surtout en ces temps où la menace du terrorisme nous guette dangereusement. En cette matière, il n’y a pas trente-six manières de procéder », déclare André Lite.
Pour ce ministre qui, depuis son entrée en fonction, s’est toujours érigé en défenseur des droits de l’homme, la solution à cette situation des conflits communautaires passe obligatoirement par l’implémentation des mécanismes de justice transitionnelle afin d’une part, de consentir des réparations au profit des victimes des crimes des masses longtemps abandonnées à leur triste sort, et d’autre part de prévenir la résurgence des conflits latents ou de réconcilier les communautés en instance de belligérance.
Soutenant mordicus qu’il n’y aura pas de prime à l’impunité, André Lite annonce ses initiatives portant création d’un « Conseil National de Prévention et Transformation des Conflits » CNPTC en sigle, et création d’un « Fond National au profit des Victimes des Violations Graves des Droits de l’Homme » FVGDH en sigle, qui n’attendent que les décrets du premier ministre pour leur concrétisation. « En attendant l’officialisation de ces deux structures par Décret de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, nous n’avons pas d’autre choix que de mettre sur pied des commissions d’indemnisation des victimes des violations graves des droits de l’homme au cas par cas, en commençant par des contrées comme le Kasaï où des consultations et des études anthropologiques préalables à l’implémentation de la justice transitionnelle sont déjà bouclées. On ne peut pas agir autrement dans un état de droit au risque d’être sévèrement jugés par les générations futures qui nous accuseraient, le cas échéant, d’abstention coupable », a-t-il martelé.
Plaidant pour les défenseurs des droits de l’homme, le ministre André Lite estime que la loi sur leur protection devrait rapidement connaître son épilogue après deux longues années d’examen et d’harmonisation entre les deux chambres du Parlement.
Innocent Olenga