Par Isidore KWANDJA NGEMBO
Après la démission de Justin Trudeau qui a dirigé le Canada pendant près de dix ans en tant que chef du Parti libéral et Premier ministre du Canada, Mark Carney a été élu chef du Parti libéral et assermenté le 14 mars 2025 comme Premier ministre non élu. Un mois après, il a déclenché des élections anticipées pour solliciter une légitimité populaire et faire son entrée au Parlement canadien.
Pour ceux qui ne le savent pas, le Canada est une monarchie constitutionnelle et une démocratie parlementaire, ancrée dans la tradition de Westminster. Le système comprend trois composantes principales : la Couronne, le Sénat et la Chambre des communes. Dans le système parlementaire canadien, pour occuper la fonction de ministre, il faut d’abord être élu député, nommé sénateur ou se faire élire dans un délai raisonnable. De plus, la légitimité du gouvernement repose sur sa capacité à obtenir la confiance de la Chambre des communes.
Une élection bien accueilli dans plusieurs pays et qui a été centrée sur des menaces expansionnistes du président américain, Donald Trump, qui veut faire du Canada le 51e État des États-Unis d’Amérique.
Le président Tshisekedi qui avait déjà félicité et souhaité un fructueux mandat à Mark Carney, après son assermentation le 14 mars dernier, en tant que Premier ministre du Canada. Il s’était même dit disposé à approfondir la coopération entre les deux pays et les deux peuples.
En effet, le président Tshisekedi peut espérer avoir un interlocuteur qui lui prête une oreille attentive. Le nouveau Premier ministre canadien vient du monde des affaires. Nous pouvons espérer que son gouvernement et celui de la RDC pourront renforcer les relations bilatérales dans les différents domaines, ouvrir large les portes aux opportunités d’affaires et renforcer les liens économiques pour l’intérêt de tous.
Hier comme aujourd’hui, point n’est besoin de rappeler que la RDC suscite la convoitise du monde entier à cause notamment d’immenses ressources naturelles qu’elle regorge. De ce fait, notre pays devra savoir choisir ses partenaires économiques et stratégiques, qui ne sont pas là que pour pomper nos ressources naturelles, mais qui sont également disposés à nous venir au secours en cas de situations difficiles.
Dans la situation d’agression armée grave comme celle que nous subissons actuellement, le gouvernement libéral du Canada est l’un de gouvernements qui est venu au secours en sanctionnant sévèrement le Rwanda pour ses aventures guerrières en RDC. De plus, le Canada dispose de ressources naturelles similaires à celles de la RDC et un savoir-faire dans plusieurs domaines qui peuvent être bénéfiques à la RDC.
Au cours des dix dernières années, le Canada a entamé des discussions avec la RDC pour parvenir à un accord de promotion et de protection des investissements étrangers (APIE) qui élimine les barrières et garantisse aux entreprises canadiennes l’accès aux marchés nationaux et d’investir massivement, ce qui serait une très bonne chose pour le développement socio-économique de notre pays.
Depuis l’ascension de notre pays à l’indépendance, le Canada a toujours été sensible à la situation en République démocratique du Congo. On se souviendra qu’en 1960, alors que le pays sombrait dans un chaos, quelques mois à peine il accédait à la souveraineté internationale, le Canada, fort de son expérience dans les opérations de maintien de la paix et la sécurité internationale, sa diplomatie préventive efficace qui privilégie le dialogue, la médiation et le consensus, n’hésita pas un seul instant à jouer un rôle déterminant au sein de la Mission des Nations Unies au Congo (ONUC) pour rétablir la paix.