Par Jessy M. KABASELE
Pendant plus de 21 ans, Joseph Kabila a dirigé la République démocratique du Congo, s’inscrivant dans une logique de confiscation du pouvoir et de gestion clanique de l’État. Sa gouvernance a été marquée par l’absence d’investissements structurants au profit de l’État congolais, au profit d’un enrichissement familial sans précédent. À l’inverse, depuis six ans, le président Félix Tshisekedi s’inscrit dans une logique de restauration de l’autorité de l’État, de construction d’un Congo moderne et d’investissements concrets dans les infrastructures, la diplomatie, la transparence et la justice sociale.
Ce dossier dresse un tableau comparatif des deux gouvernances à travers des faits concrets, démontrant la rupture entre un régime de rente et un mandat de reconstruction.
1. Des infrastructures d’intérêt public : l’héritage inexistant de Kabila
En deux décennies, Kabila n’a doté la RDC ni d’un palais présidentiel moderne, ni d’un avion présidentiel officiel, ni d’institutions symboliques consolidées. Durant tout son règne, les symboles de souveraineté nationale ont été négligés. Le pouvoir se concentrait dans la discrétion, l’opacité, et surtout au service d’intérêts personnels.
Sous Félix Tshisekedi, la RDC s’est dotée d’un palais présidentiel digne d’un grand pays, d’un avion officiel pour les déplacements du Chef de l’État, d’un système numérique de gestion administrative modernisé, et d’un accès plus large aux services publics. Ces investissements redonnent à la République sa dignité et son autorité.
2. Une gouvernance tournée vers l’intérêt général
Kabila et son entourage ont été au cœur d’un système d’accaparement des ressources du pays. Des rapports nationaux et internationaux ont documenté les détournements massifs, les concessions douteuses dans les mines, les contrats léonins, et l’enrichissement sans cause autour de Gécamines, de la SNCC ou de la BCC.
À l’inverse, le Président Félix Tshisekedi s’est engagé dans une dynamique de transparence et de rupture avec la corruption. Sous sa gouvernance, la RDC a adhéré à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), relancé l’IGF, appuyé le travail de la Cour des comptes, et permis la médiatisation de plusieurs procès pour détournement de fonds publics.
3. L’éducation et la santé : des actes concrets, pas des discours
Le régime Kabila a laissé une jeunesse déscolarisée, une éducation dévalorisée, des universités en ruines, et des hôpitaux délabrés. L’État se désengageait des secteurs sociaux.
Sous Tshisekedi, la gratuité de l’enseignement primaire a permis à plus de 4 millions d’enfants de retourner à l’école. Dans le domaine de la santé, la Couverture Santé Universelle a été amorcée, des hôpitaux sont réhabilités, et des efforts de digitalisation sont en cours. Des actions spécifiques, comme la réhabilitation de l’Hôpital Maman Mobutu, illustrent cette volonté de rupture.
4. Une justice et des institutions réhabilitées
Le régime Kabila était marqué par l’instrumentalisation de la justice, l’absence d’indépendance du pouvoir judiciaire, et une répression politique assumée. L’appareil judiciaire servait à bâillonner les opposants et protéger les proches du pouvoir.
Sous Tshisekedi, plusieurs avancées sont notables : indépendance accrue du Conseil supérieur de la magistrature, lancement de la réforme de la justice militaire et civile, procès publics d’anciens ministres et DG. Le message est clair : nul n’est au-dessus de la loi, même au sommet.
5. Une diplomatie fermée face à une diplomatie conquérante
Joseph Kabila a isolé diplomatiquement la RDC. Son refus de s’exprimer sur les grandes tribunes, son absence notoire aux sommets internationaux, et son silence lors des crises majeures ont contribué à marginaliser notre pays. La diplomatie congolaise était dormante, inefficace, et dépourvue de stratégie.
À l’opposé, Félix Tshisekedi a replacé la RDC au cœur de l’agenda international. Il a présidé l’Union africaine, consolidé des partenariats stratégiques (UE, USA, Chine, Afrique du Sud, Kenya), et activé la diplomatie parlementaire et économique. Il porte la voix du Congo à Davos, au G20, aux Nations Unies et dans toutes les négociations sur le climat, les droits de l’homme, et la sécurité. Le Congo n’est plus en retrait, il est acteur des enjeux mondiaux.
6. Face à Kagame et au Rwanda : la différence entre la complicité et la résistance
Sous Joseph Kabila, le Rwanda a été un partenaire discret mais influent dans les affaires congolaises. Des figures militaires comme James Kabarebe, ancien chef d’état-major en RDC, en sont la preuve. Pendant plusieurs années, la RDC a toléré, voire facilité, l’infiltration des intérêts rwandais dans ses structures sécuritaires, minières et politiques. Les agressions répétées de groupes armés comme le M23 trouvaient peu ou pas de réponses claires du régime Kabila, qui se contentait de dénonciations symboliques sans action réelle.
À l’opposé, Félix Tshisekedi a nommé clairement le Rwanda comme agresseur. Il a internationalisé la question de l’agression, mobilisé la diplomatie régionale et mondiale, renforcé les FARDC, et cessé toute complaisance avec Kigali. Là où Kabila fermait les yeux, Tshisekedi résiste et expose. Là où l’ancien président s’accommodait de la présence rwandaise, l’actuel la combat fermement.
7. L’indignité d’un président honoraire devenu complice des ennemis de la République
Un Président honoraire, par définition, est un homme d’État qui entre dans l’Histoire par la grande porte. Il incarne la sagesse, le recul, le respect des institutions qu’il a incarnées. Or, que constatons-nous avec Joseph Kabila ?
Celui qui a dirigé la République pendant 18 ans, avec tous les privilèges, la sécurité, les moyens, et les honneurs attachés à sa fonction, choisit aujourd’hui de pactiser avec ceux-là mêmes qui attaquent notre pays. En foulant le sol de Goma, sous la bienveillance silencieuse de ceux qui contrôlent illégalement une partie du territoire national — le M23 et leurs parrains rwandais — il renonce à son honneur. Pire, il se place objectivement dans le camp des agresseurs.
Ce n’est plus un homme d’État. C’est un homme de réseaux. Un ancien Président qui, frustré de ne plus être protégé dans ses intérêts privés, choisit le désordre, l’ombre, l’alliance avec ceux qui saignent notre pays. En agissant ainsi, Joseph Kabila trahit la République, trahit les martyrs de l’Est, trahit son propre serment constitutionnel.
Il prétend avoir vaincu le M23, mais aujourd’hui, il pactise avec eux. Qui protège sa sécurité dans les zones sous occupation rwandaise ? Ce sont les mêmes ennemis qu’il prétendait avoir défaits. Il ne revient pas comme un ancien Président en paix. Il revient comme un allié des forces d’occupation. Il ne se bat pas pour les Congolais. Il défend ses investissements familiaux, ses parts dans les mines, ses réseaux affairistes. Et cela, au prix de la souveraineté nationale.
Conclusion
Ce dossier n’est pas un plaidoyer pour un homme contre un autre. Il s’agit de montrer, par les faits, qu’il existe une rupture fondamentale entre une gouvernance tournée vers les intérêts privés, incarnée par Joseph Kabila, et une gouvernance au service de l’intérêt public, portée par Félix Tshisekedi.
Kabila ne revient pas pour le peuple. Il revient pour protéger son empire économique, ses privilèges, et ses partenaires étrangers. Il veut restaurer un système qui a appauvri les Congolais pendant deux décennies. La République ne peut se permettre de retomber dans cet engrenage.
L’histoire jugera, mais le peuple doit choisir : la continuité de l’espoir ou le retour du pillage.