Beni : MC COMPANY Sarl dénonce un harcèlement moral et judiciaire orchestré par la cheffe de secteur de l’ONAPAC ainsi que la volatilisation de 215.000 USD

Par Curtis Badikay/Stagiaire

Un climat de tension et d’inquiétude secoue le secteur cacao à Beni où la société MC COMPANY Sarl accuse publiquement madame Alphonsine Kaswera Sivyaleghana, cheffe de secteur de l’Office National des Produits Agricoles du Congo (ONAPAC) à Beni, d’orchestrer un harcèlement moral et judiciaire systématique à son encontre.

Dans une lettre datée du 17 juin 2025, adressée au ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture de qui dépend l’ONAPAC, l’entreprise détaille une série de faits graves qui, selon elle, visent à la déstabiliser et à l’évincer du marché local.

La principale personne visée par cette dénonciation est madame Alphonsine Kaswera Sivyaleghana, responsable locale de l’ONAPAC à Beni. Selon MC COMPANY Sarl, elle agirait en complicité avec certains agents de l’ONAPAC, des membres du parquet près le tribunal de paix de Beni, et la maire policier de la ville.

MC COMPANY Sarl cite plusieurs cas précis pour illustrer la gravité de la situation entre autres :

– Saisie et vente illégale d’une cargaison de cacao le  28 novembre 2024, à la requête de Madame Kaswera. 961 sacs de cacao (soit 72 tonnes) appartenant à MC COMPANY ont été saisis par le parquet dans les installations de l’ONAPAC, sous prétexte de fraude. L’entreprise affirme avoir démontré en vain que l’infraction ne pouvait être constituée qu’à un point de sortie, et non dans un entrepôt de l’ONAPAC, conformément à la réglementation. 

– Vente opaque et perte financière : La cargaison a ensuite été vendue « en catimini » à des concurrents, en violation de la procédure qui exige une vente publique au mieux offrant, avec versement intégral du produit au Trésor public. Pour une cargaison évaluée à plus de 220.000 USD, seulement 15.600 USD auraient été déposés au compte du Trésor, le reste du produit de la vente étant demeuré introuvable, selon MC COMPANY Sarl. Cette pratique est en contradiction flagrante avec l’ordonnance-loi 79-026 du 26 décembre 1979, qui impose la publicité, la concurrence et le respect de la valeur vénale lors de toute vente de biens saisis.

– Perquisition abusive et disparition de matériel : L’entreprise dénonce aussi une perquisition sans mandat judiciaire dans l’un de ses dépôts à Bulongo, au cours de laquelle des agents de l’ONAPAC, accompagnés de ceux de l’Agence national des  renseignements (ANR), ont emporté des emballages vides marqués au nom de la société. Ces emballages sont essentiels pour la traçabilité et la certification des produits, conformément aux normes internationales. Leur disparition compromet la conformité de l’entreprise et favorise la concurrence déloyale.

– Refus d’échantillonnage et blocage administratif : Le 23 mai 2025, MC COMPANY Sarl a sollicité un échantillonnage auprès de l’ONAPAC-Beni, demande restée sans réponse malgré une relance le 27 mai, ce qui, selon l’entreprise, vise à la décrédibiliser auprès de ses partenaires nationaux et internationaux.

Les faits se sont déroulés à Beni, dans la province du Nord-Kivu, principalement entre novembre 2024 et juin 2025. Les incidents majeurs cités par MC COMPANY Sarl s’étalent sur plusieurs mois, traduisant selon elle, un harcèlement persistant et coordonné.

MC COMPANY Sarl explique que les actions menées contre elle ont été facilitées par une collusion entre certains responsables de l’ONAPAC, des membres du parquet et des autorités policières locales. La société dénonce des procédures judiciaires expéditives, des ventes non transparentes, et des interventions administratives visant à l’empêcher de travailler normalement, alors même qu’elle affirme respecter toutes les normes en vigueur.

L’entreprise alerte sur le risque de disparition de plusieurs opérateurs économiques locaux, la précarisation de nombreuses familles et la détérioration du climat des affaires à Beni. Elle estime que ces agissements nuisent à la réputation du secteur agricole congolais et découragent l’investissement et la conformité aux normes internationales.

MC COMPANY Sarl sollicite l’intervention urgente du ministre d’État pour mettre fin à ce qu’elle qualifie d’injustice flagrante. Elle demande que toute la lumière soit faite sur ces pratiques et que les responsables soient sanctionnés conformément à la loi.

« Cette manière de faire n’est ni plus ni moins de l’acharnement contre une société exemplaire qui a toujours travaillé dans la conformité des normes, situation qui dérange certaines personnes mal intentionnées et qui pensent utiliser tout un service tel l’ONAPAC pour déstabiliser un concurrent », conclut la lettre signée par Kambale Mbulivwa Moïse, Directeur Gérant de MC COMPANY Sarl.

  • Bendélé Ekweya té

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