Par Sosthène NZONGOLA
Contrairement aux faux bruits de fermeture, la Société Anhui Congo d’Investissement Minier (SACIM) est encore opérationnelle au Kasaï Oriental, mais confrontée à une crise majeure. C’est ce qu’a annoncé ce jeudi 27 février 2025 dans une interview accordée à notre rédaction, John Robert Numbi, représentant des agents de société qui exploite le diamant dans le site de Tshibwe, territoire de Miabi.
« La SACIM traverse les moments difficiles, les partenaires chinois ont décidé de fermer la société, car il ne se retrouvent plus par rapport aux décisions prises du côté congolais à travers l’arrêté déclaré illégal par le sénat qui a été imposé par la ministre nationale sortante Nsamba Kalambayi et aussi les actes illégaux que pose le Centre d’expertise, d’évaluation et de certification (CEEC). C’est ainsi que nous décidons de dénoncer les conditions de la société qui ne sont pas tellement bonnes », a dit John Robert Numbi.
Une situation qui a plongé la SACIM dans une grave crise financière, avec plus de 12 mois impayés pour ses agents, y compris les retraités. L’entreprise qui emploie plus de 700 travailleurs permanents et contribue à l’économie de la province, est actuellement dans l’impossibilité d’assurer la sécurité sociale de ces derniers.
« Nous traversons des moments tellement délicats, il y a de travailleurs qui n’ont pas de demeures, il y a des foyers qui se sont séparés, des femmes qui ne supportent pas les galères. Depuis la signature de cet arrêté ministériel, nous avons enterré plus de 50 travailleurs à cause de manque de moyens, la société n’est plus en mesures de prendre en charge les soins médicaux des travailleurs, c’est ainsi que vous nous aviez vu en train de crier pour solliciter la sympathie de nos dirigeants », a-t-il signalé.
En effet, l’arrêté incriminé d‘Antoinette Nsamba Kalambayi signé le 22 février 2022, impose la SACIM à vendre ses diamants à des acheteurs choisis par l’État, à un prix fixé par l’État congolais, soit 6$ par carat, fait savoir John Robert Numbi qui ajoute que « Le CEEC s’est invité en décidant les prix de vente et le prix final, il invite nos soumissionnaires, il néglige nos colis. On se retrouve contraint avec le CEEC qui était censé joué la neutralité juste pour bénéficier ses intérêts. Aujourd’hui il décide ».
Les autorités sont appelés à trouver des solutions urgentes pour assurer la survie de la SACIM et préserver l’économie de la province d’ailleurs en baisse depuis le ralentissement des activités de la Minière de Bakwanga (Miba).
« Nous demandons au Gouverneur de la province Jean-Paul Mbwebwe Kapo, qu’il veuille à cette situation, si la SACIM fermait aujourd’hui, nous allons perdre le courant Tubi Tubidi qui est sous gérance chinoise, et les 100.000 USD de rétrocommission qu’on verse dans le compte de la province. Le CEEC est en train détruire l’avenir de la population kasaïenne et la vie de travailleurs de la SACIM. Ainsi nous demandons au Chef de l’État qu’il pense à l’avenir de ses frères kasaïens, le CEEC se retire de la décision de vente et du choix des clients qui viole l’article 85 du Code minier de notre pays », a conclu John Robert Numbi.