Réhabilitation des gouverneurs suspendus : Peter Kazadi se ressaisit et évite les erreurs du passé de « shadarisation » des provinces !

C’était une pratique de la violation de la Constitution et de la Loi sur la libre administration des provinces tant décriée et dénoncée par Scooprdc.net sous le régime Kabila : la mainmise et l’asphyxie des gouverneurs et des assemblées provinciales par le ministre de l’intérieur. Champion de cette pratique, Emmanuel Shadary. D’où le concept de la « shadarisation » des provinces (Lire les articles de Scooprdc.net : « Shadarisation » des provinces : quand Jean-Claude Kazembe refuse de démissionner, Cyprien Lomboto exige une explication responsable avant sa démission ! et Kasaï et Tanganyika : deux mois déjà qu’Emmanuel Shadary étrangle les Assemblées provinciales).

Curieusement et contre les valeurs démocratiques de l’UDPS, ce parti d’Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire qui a milité plus de 37 ans pour la démocratie et l’Etat de droit, le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières issu de ce même parti, Peter Kazadi, a réédité l’exploit de la shadarisation, en suspendant sans qualité quatre gouverneurs de province accusés par la Centrale électorale de fraude aux élections législatives dernières alors qu’ils bénéficient, selon le principe de droit, de la présomption d’innocence tant que leur culpabilité n’est pas encore établie par une juridiction judiciaire. Mal conseillé, excès de zèle ou ignorance du VPM de l’intérieur, de surcroît juriste et actuellement doctorant à l’Université de Kinshasa ?

Heureusement que Peter Kazadi soit vite revenu à la raison en signant un deuxième acte contraire au premier pour réhabiliter ces gouverneurs dans leurs fonctions. Il n’y pas de honte pour les hommes normaux à se ressaisir dans la vie après avoir commis des erreurs. Chapeau bas au nouveau député national qui a constaté qu’il n’a constitutionnellement aucun pouvoir sur les gouverneurs et les assemblées provinciales, contrairement au donneur actuel de leçons, Emmanuel Shadary, qui piétinait même sur les arrêts de la Cour constitutionnelle alors qu’ils sont opposables à tous.

Le ressaisissement de Peter Kazadi cadre sans doute avec la nouvelle philosophie de gouvernance du président de la République, Félix Tshisekedi, annoncée lors de son discours d’investiture du 20 janvier dernier, celle de ne pas laisser les erreurs du passé se reproduire. Un gouverneur de province légalement et légitimement élu, placé déjà sous les sanctions de ses électeurs que sont les députés provinciaux en cas de dérive, ne peut pas en plus et de manière indue être soumis à la merci du ministre de l’Intérieur. Aucune loi ne le prévoit.

Leçon pour Gentiny Ngobila, gouverneur de la ville de Kinshasa

A quelque chose, malheur est bon, dit-on. La suspension pour peu de jours du gouverneur Ngobila, a démontré aux Kinois à partir des actions d’assainissement entreprises par son intérimaire Gecoco Mulumba que leur ville-capitale, miroir du pays, peut, par simple volonté et détermination, devenir propre et coquette. L’homme surnommé 48 heures, a opéré un miracle en 48 heures au rond-point Huileries qu’il a transformé en site touristique, dégageant aussi ça et là dans la ville, des montagnes d’immondices. Où a-t-il trouvé l’argent ?  

Champion de plusieurs initiatives annoncées avec pompe mais sans succès (Opération Kin Bopeto, réhabilitation du Marché central, Kin-toko, opération de ramassage des plastiques et autres sachets, Métro-Kin…), Gentiny Ngobila est le gouverneur aux œuvres irréalisées, inachevées ou au goût inachevé. Certaines mauvaises langues le qualifient, à tort ou à raison, de piètre de la ville de Kinshasa ait connait. non sans raison, car en quatre ans de règne, la capitale est devenue encore plus sale qu’avant. Est-ce par manque d’argent ou par manque de management ? Avec la démonstration faite par Gecoco Mulumba dans peu de temps et avec les moyens de bord, la deuxième assertion doublée par la mauvaise gestion est plausible.

Ngobila rentre par la volonté du respect des lois du pays, mais pour faire quoi encore ? A l’Inspection générale des finances (IGF) et la Cour des comptes de s’ériger véritablement à côté de lui en gendarme  jusqu’à la nouvelle élection du gouverneur de Kinshasa pour éviter tout dérapage financier.

  • Bendélé Ekweya té

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