Dans l’une de ses précédentes livraisons, Scooprdc.net avait soulevé le dossier de l’attribution pas dans les normes au groupe Airtel Africa, de la bande de fréquences anciennement attribuée à Yozma, une entreprise de télécommunications qui n’a pas pu offrir ses services aux Congolais (lire l’article : Mafia dans les télécommunications : Auprès de qui Airtel Africa a-t-elle payé la licence de Yozma ?). Dans la présente livraison, le média en ligne revient sur l’énorme manque à gagner réalisé par le Trésor public congolais dans cette transaction.
En effet, lorsque Yozma abandonne son projet, le gouvernement congolais avait récupéré sa fréquence lui prêtée pour sa réattribution. Désireuses d’étendre leurs réseaux et offrir des nouveaux préfixes réseaux, toutes les sociétés de télécommunications présentes dans le pays avaient sollicité cette fréquence : Airtel, Vodacom, Orange et Africell.
Pour l’attribution de cette bande de fréquences, il fallait en principe à chaque société de télécoms débourser 15 millions USD. Ce qui devait rapporter au Trésor public 60 millions USD, rapporte-t-on dans les couloirs de l’Autorité de régulation de la poste et de télécommunications du Congo (ARPTC). Et cette seule bande fréquence sollicitée par les entreprises de télécommunications était susceptible d’être partagée, sans peine ni préjudice, entre elles, permettant ainsi l’extension de chacune d’elles. Donc, ces sollicitations pouvaient toutes recevoir une réponse favorable et auraient dû apporter au Trésor public, comme dit ci-haut, un montant global de 60 millions USD si toutes les quatre sociétés, à savoir Airtel, Vodacom, Orange et Africell souscrivaient.
En plus ces 60 millions USD, fait-on toujours savoir au média en ligne dans les couloirs de l’ARPTC, ces sociétés allaient débourser chacune 8,75 millions USD pour le renouvellement de la licence 3G. Ce qui donne 26,25 millions USD pour les quatre sociétés de télécoms. L’addition de ces sommes fait 86,25 millions USD (60 millions + 26,25 millions).
Mais au lieu de cette option, la haute hiérarchie de l’ARPTC a décidé pour des raisons nébuleuses, accusent les agents qui se sont confiés à Scooprdc.net, d’attribuer cette fréquence uniquement à société Airtel Africa. Là n’est pas tellement le problème. Mais là où les bâts blessent c’est lorsque cette transaction, au lieu de rapporter 86,25 millions USD au Trésor public, elle a été passée avec Airtel Africa à 42 millions USD, soit un manque à gagner de 44 millions USD.
Ce qui fâche encore plus, c’est le fait que sur les 42 millions USD à être déboursés par Airtel Africa, rapporte-t-on toujours à Scooprdc.net, l’ARPTC n’aurait perçu que 11,75 millions USD dont 8,75 millions pour le renouvellement de la licence 3G et 3 millions USD pour la fréquence additionnelle. Où est donc passé le reste de l’argent, soit 30,25 millions USD ?
A l’Inspection générale des finances et aux autres services notamment l’Agence nationale de renseignements de se pencher sur ce dossier pour savoir qui a exécuté ce montage financier ? Quel deal a été passé et au bénéfice de qui ? Pourquoi l’Etat congolais a-t-il perdu dans cette opération ?
Pour rappel, pareilles mafias dans les télécoms sont légion. Vodacom Congo avait failli voler énormément l’Etat congolais en 2019 n’eût été l’intransigeance et la clairvoyance de l’ancien ministre de PTNTIC, Emery Ukundji (lire les articles : RDC-Télécoms : pour fraude avérée, Vodacom Congo sous menace de retrait de sa licence 2G et Renouvellement de la licence 2G : enfin, Vodacom a fléchi !).