Violations des droits de l’homme : Fatshi très attentionné aux rapports des ONG

Lors de la quatorzième réunion du Conseils des ministres tenue le 6 août dernier, le président de la République Félix Tshisekedi a invité le Gouvernement à être attentif aux différents rapports publiés par des organisations non gouvernementales des droits de l’homme. D’après le compte-rendu fait par Patrick Muyaya, le porte-parole du Gouvernement, Fatshi a appelé au renforcement du partenariat entre le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH), les organisations non gouvernementales locales et internationales actives pour la défense des droits de l’homme et le Gouvernement, à travers les ministères sectoriels impliqués, en vue de mettre en relief les paramètres spécifiques et récurrents aux violations qui sous-tendent leurs rapports.

Ceci pourra enrichir, rapporte Patrick Muyaya, l’action du Gouvernement dans ses efforts pour promouvoir et protéger le respect des droits de l’homme. «Le Président de la République a également indiqué que les gouverneurs militaires sont tenus de fournir un rapport chiffré et détaillé sur l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans leurs juridictions respectives», peut-on lire ou entendre dans ce compte-rendu.

Baisse spectaculaire de violations des droits de l’homme en RDC

Cette annonce n’émane pas du gouvernement congolais, mais du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), dans son communiqué du vendredi 6 août 2021, où il annonce une baisse importante du nombre de violations des droits de l’homme. Moins de 20 % par rapport au premier trimestre de l’année passée. C’est encore plus spectaculaire pour les violations à caractère politique, moins de 55 % par rapport à celles enregistrées en janvier et juin 2020.

D’après cette institution internationale, deux raisons majeures ont concouru à cette baisse des violations des droits de l’homme, notamment la fin de l’état d’urgence sanitaire qui justifiait souvent certaines répressions de rassemblements et manifestations. Secundo, il y a la proclamation de l’état de siège dans les régions du Nord-Est où les groupes armés s’adonnaient à cœur joie à des activités criminelles d’une rare violence. Aussi, affirme t-il, la baisse des tensions entre l’ancienne coalition au pouvoir FCC-CACH.

Si pour le bureau conjoint, l’éruption du volcan Nyiragongo et les manifestations anti-Monusco n’ont pas facilité leur travail, mais en général, il reconnaît que ces violations, et surtout celles liées à l’espace politique, semblent avoir baissé pour plusieurs autres raisons.

Dans l’ensemble, affirme le rapport, sur la moitié de l’année en cours, il y a eu moins de manifestations d’où, moins d’occasions de réprimer. Toutefois, il affirme que tout n’est rose, car la répression perdure, mais sous une autre forme. Elle est en ce moment ciblée vers de voix dissidentes qui dénoncent des actes de corruption ou une situation politique. Dans ces cas-là, il y a souvent des procédures judiciaires, ce qui inquiète le BCNUDH, même si ce bureau de l’ONU estime que cette répression n’est pas une stratégie coordonnée, mais le résultat de mauvaises pratiques.

L’ONU demande en revanche aux autorités congolaises de veiller à surveiller les recrutements et les promotions au sein des forces de sécurité et va même jusqu’à réclamer que certains officiers visés dans le cadre de procédures judiciaires soient écartés du front et des postes de commandements. Non sans raison, car depuis la proclamation de l’état de siège dans une partie de l’Est de la RDC, c’est une dizaine d’officiers de l’armée régulière qui sont aux arrêts pour soit détournement de fonds, soit dissimulation des effets militaires.

Également, pas plus tard que le jeudi 5 août, le ministre Fabrice Puela des droits humains est monté au créneau pour dénoncer la décision, pense-t-il de la police, d’envoyer les jeunes gens arrêtés pour banditisme urbain à Kanyama-Kasese pour le service national, au risque de violer certains droits de la personne humaine. Mais pour ce cas, le commissaire provincial de la police de Kinshasa, s’est dédouané en affirmant que cette décision émanait du gouvernement.

Dans l’actif des 100 premiers jours du gouvernement Sama Lukonde, l’on peut compter également ce progrès dans le respect des droits de l’homme.

  • Bendélé Ekweya té

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