C’est un émail d’un certain Lukanda dont on dit qu’il est de l’Autorité de Régulation de Poste et Télécommunications du Congo (ARPTC), datant du 21 décembre 2020 et envoyé à toutes les sociétés de télécommunications en RDC avec objet «Déconnexion des appareils», qui a débordé la colère des abonnés de toutes ces société des téléphonies cellulaires. Celui-ci stipule : «Nous vous informons par le biais de cet émail que la déconnexion du premier lot d’utilisateurs interviendra demain (NDLR : 22 décembre). Dans le cas où un utilisateur concerné se rendrait dans une de vos boutiques ou appellerait le centre d’appel pour se plaindre à ce sujet, il est recommandé de lui conseiller de (i) payer les droits d’enregistrement IMEI dus en rechargeant un solde suffisant pour couvrir un tel paiement et de (ii) redémarrer son appareil. Bien cordialement».
cet émail vient renforcer les SMS menaçants souvent envoyés aux abonnés de Vodacom, Airtel, Orange et Africell libellant ainsi que «l’ARPTC va procéder au blocage des appareils mobiles en défaut de paiement des frais RAM. Consulter www.ram.cd ou contacter le 1428 pour plus d’infos; merci».
Cette mesure de l’ARPTC de bloquer les numéros des téléphones va à l’encontre de la déclaration du ministre de PTNTIC, Augustin Kibassa qui, se défendant dans une émission sur Top Congo FM sur cette taxe contestée de l’identification des téléphones, avait promis un moratoire allant d’une année à deux ans pour une sorte des séances pédagogiques auprès des utilisateurs des téléphones. Pourquoi alors la précipitation de l’ARPTC ? A qui obéit-elle ?
Malgré le démenti de l’ARPTC qui ne reconnaît pas l’émail vexatoire, cette situation de malaise social a poussé le député Auguy Kalonji, élu de Kinshasa-Tshangu, toujours attentif aux plaintes de la population, de saisir le premier ministre Ilunga Ilunkamba, auteur du décret instituant la perception de cette taxe de RAM, en vue de retirer son acte et par là, sa suppression.
Rappelant au premier ministre que le service universel oblige les pouvoirs publics à faire bénéficier à la population des services de communication électroniques à un prix abordable, l’élu de Tshangu pense que le stigmate de la crise sanitaire de Covid-19 est toujours présent chez les consommateurs finaux des services de télécommunications. «Le contexte actuel marqué par la crise sanitaire ne se prête à cette taxe, il va falloir peut-être concilier l’impératif d’optimisation de la sécurité, de la qualité des services des réseaux mobiles et la protection des utilisateurs contre les effets toxiques des appareils contrefaits avec la nécessité de favoriser à tous les citoyens l’utilisation des téléphones portables à un prix abordable», écrit Auguy Kalonji à Ilunga Ilunkamba, tout en martelant que le pouvoir d’achat des consommateurs a considérablement baissé, ce qui réduit aussi leur capacité à supporter des nouvelles charges publiques.
Ce qui est vrai, la taxe de l’identification des téléphones fixée à 7USD pour un smartphone (3G et 4G) et 1USD pour un téléphone analogique (2G), est vivement contestée par la population qui la qualifie de véritable arnaque (lire les articles de scooprdc : Identification des téléphones : rêve utopique d’Augustin Kibassa aux allures d’arnaque ! ; RDC-Télécoms : obsédé par l’enrichissement rapide, Augustin Kibassa lorgnerait sur plus de 160 millions USD de l’identification des téléphones ! ; Taxe de l’identification des téléphones : Claudel Lubaya s’oppose à l’arnaque d’Augustin Kibassa ;Taxe d’identification des téléphones d’Augustin Kibassa : le Collectif des mouvements citoyens dans la rue le 19 octobre !)