Dans l’un des points de sa déclaration, ce dimanche 08 novembre 2020 à Safari Beach, à l’issue de sa retraite politique, le Front Commun pour le Congo (FCC), a fustigé l’immixtion du Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, Gilbert Kankonde, dans la gestion des provinces.
«…Par ailleurs, le FCC condamne la déstabilisation de plusieurs assemblées provinciales et gouverneurs de province de la République du fait des décisions illégales et politiciennes prises par le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur entravant même les décisions judiciaires pertinentes. Pour corriger cette dérive jamais connue dans ce pays, le FCC entend agir conformément à la constitution et aux prérogatives constitutionnelles», lit-on dans cette déclaration.
S’il est vrai que beaucoup y compris scooprdc.net décrient et désapprouvent l’ingérance de Gilbert Kankonde Malamba dans les différends qui opposent souvent les assemblées provinciales et les gouvernements provinciaux en violation de la loi sur la libre administration des provinces, il est cependant moins catholique et beaucoup malhonnête que le FCC ait une très courte mémoire pour affirmer que «la RDC n’a jamais connu cette dérive». Une déclaration qui fait rire les oiseaux mais qui énerve énormément les Congolais ayant vécu la récente histoire politique du pays, y compris le FCC Jean-Claude Kazembe, le tout premier gouverneur du Haut-Katanga qui fut malmené par son propre ancien parti, le PPRD.
En effet, avec l’installation des nouvelles provinces sous le régime Kabila, l’ancienne Majorité présidentielle (MP) dont le FCC est l’émanation avait excellé non seulement, dans les suspensions des activités des assemblées provinciales, mais aussi dans un diktat insupportable sur ces institutions à travers ses différents ministres de l’intérieur en commençant par Evariste Boshab en passant par Emmanuel Shadary pour finir par Henri Mova Sakani.
Si le dernier cité, Henri Mova, a laissé le Kongo central finir l’ancienne législature sans Assemblée provinciale dont il avait suspendu les activités et fermé les portes de l’hémicycle (lire : Fermeture des assemblées provinciales : la mythomanie de Basile Olongo ! et Fermeture de l’Asspro du Kongo Central : l’argent de Mbadu fait toujours la loi !), Emamanuel Shadary a été le champion de ces immixtions dans les affaires provinciales (Lire : « Shadarisation » des provinces : quand Jean-Claude Kazembe refuse de démissionner, Cyprien Lomboto exige une explication responsable avant sa démission ! et Kasaï et Tanganyika : deux mois déjà qu’Emmanuel Shadary étrangle les Assemblées provinciales), tandis que c’est Evariste Boshab, professeur de Droit constitutionnel de surcroît qui avait ouvert le ballet en Equateur.
Vouloir donner des leçons aujourd’hui est une bonne chose pour le FCC, mais commencer par faire un mea culpa serait une vertu pour être politiquement correct avec l’histoire.