Le directeur de cabinet du premier ministre a déposé sa démission, jeudi 08 mars, auprès du Vice-premier ministre des Transports et voies de communication José Makila, assumant l’intérim du Premier ministre en déplacement en Europe. La Présidence de la République est en ampliation. D’après nos sources à la Primature, Michel Nsomue avait signifié mercredi à José Makila, lorsque ce dernier est descendu à la Primature pour calmer la tempête, sa décision de démissionner. Mais le VPM Makila s’était opposé en le conseillant d’attendre le retour de son chef Bruno Tshibala. Conseil que l’homme de Kabinda n’a pas suivi. Et pour contraindre José Makila à recevoir sa lettre de démission, Michel Nsomue a commencé par déposer celle-ci à la Présidence.
Lundi dernier dans la soirée, une altercation dont les images ont circulé sur les réseaux sociaux, a eu lieu à la Primature entre le directeur de cabinet démissionnaire et le conseiller technique spécial, Kili Baka Harmed, de surcroit gendre du Premier ministre Bruno Tshibala. La démission de Michel Nsomue est liée à cet incident honteux et déshonorant qui a fait du buzz sur le net. Mais est-ce que son départ va apporter le changement à la Primature ? Beaucoup d’analystes et d’observateurs sont très sceptiques : la Primature de Bruno Tshibala restera un pandémonium.
Non sans raison, l’on reproche à Saint Brutshi, comme les flatteurs de son pré-carré, d’entretenir lui-même l’anarchie. A entendre les révélations faites mercredi par le directeur de cabinet démissionnaire sur les antennes de la Radio Top Congo, on n’est pas loin de la cour du roi Pétaud ou de la « Primaturegate » : près de huit cents personnes engagées pour une enveloppe salariale budgétisée d’une centaine des personnes. Bref, débauchage, népotisme, clientélisme, recherche du lucre, mépris de l’intérêt général, immoralité, non-respect des engagements, incompétence, non-respect des textes, anarchie, mauvaise gouvernance, c’est l’ensemble des maux qui caractérisent la Primature de Bruno Tshibala dont le personnel de surcroit inexpert s’est recruté parmi les oncles, les tantes, les enfants, les gendres et belles-sœurs, les amis et enfants d’amis, les chômeurs de l’UDPS acquis à sa cause et du Rassemblement aile Kasa-Vubu.
Et pour justifier cette pléthore, Bruno Tshibala ne se gêne pas de vanter ce qu’il qualifie d’innovation de son « côté socialiste » dans une interview lui accordée par la consœur Jeune Afrique : « il n’y a pas 800 conseillers à la primature. L’ensemble du personnel de mon cabinet compte quelques 300 membres dont environ 80 conseillers. Et parmi ces derniers, l’on trouve des personnes à qui nous faisons appel, de manière ponctuelle, pour exécuter certaines tâches spécifiques. Ils ne sont donc pas des conseillers à proprement parler. C’est une innovation que j’ai introduite pour qu’un grand nombre trouve du travail et se répartisse l’enveloppe [budgétaire] prévue. C’est mon côté socialiste ».
Si le ridicule tuait, Bruno Tshibala serait déjà mort et enterré depuis longtemps. Son passage à la Primature a permis au peuple congolais de découvrir l’incompétence et l’avidité des hommes politiques de l’opposition, champions dans les critiques du régime de Joseph Kabila. La Primature de Bruno Tshibala est la piètre que la RDC ait connue. Peut-être on s’attend à d’autres révélations plus graves de Michel Nsomue sur la gestion de Bruno Tshibala dans l’avenir. Ce dernier qui aboyait matin, midi, soir pour dénoncer la mal gouvernance de la Majorité au pouvoir, devra désormais intérioriser cet enseignement du Christ : avant d’enlever la paille de l’œil de ton prochain, retire la poutre qui est dans le tien, Luc 6 : 41.
Georges Ilunga