Errare humanum est, perseverare diabolicum, disaient les Latins, pour parler des personnes qui répétaient les mêmes erreurs. Cela semble être le cas de Junior Mata, directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale des agents publics de l’Etat (CNSSAP). Il s’entête orgueilleusement dans la bêtise consistant à donner plein pouvoir, y compris la signature, à son assistante principale. Alors qu’il fait l’objet d’une procédure disciplinaire non encore clôturée sur le même dossier, il a aggravé sa situation, en donnant d’autres pouvoirs quasiment illimités à la même assistante.
Les lecteurs fidèles de Scoooprdc.net se souviennent d’un article publié le 14 novembre 2024 à travers lequel le média en ligne dénonçait la transformation de la prestigieuse CNSSAP, première institution publique de la RDC certifiée ISO 9001 version 2015, en une sorte de République du Gondwana. Ce, suite à la décision N°CNSSAP/DG/2024/055 du 12 novembre 2024 modifiant et complétant la décision n° CNSSAP/DG/2024/024 du 08 mai 2024 portant implémentation de la version 1.0 du dispositif de délégation des pouvoirs à la CNSSAP.
En bref, le DG Mata a élevé son assistante principale, dame Nathalie Ngoy Kalala, au rang de directeur général de fait, en lui attribuant les prérogatives notamment de traiter les matières administratives et techniques soumises à l’attention de la direction générale ; valider les demandes de fonds des montants supérieurs ou égaux à USD 10.000 ; autoriser (apposer la signature à la droite du document) la liquidation par chèque, par ordre de virement/ordre de paiement ou bon de sortie de fonds conjointement avec le directeur des finances et comptabilité (ou chef de département trésorerie, en cas d’absence ou d’empêchement du directeur des finances et comptabilité).
Cette décision lui a valu une demande d’explication et l’ouverture d’une procédure disciplinaire, non encore clôturée à ce jour par le vice-premier ministre, ministre de la Fonction publique, modernisation de l’administration et innovation du service public, Jean-Pierre Lihau.
Incroyable mais vrai, en dépit des mesures disciplinaires qu’il encourt de la part de la tutelle et du tôlé que cette faille managériale a créé à la Direction générale de la CNSSAP, Junior Mata a récidivé à travers sa lettre d’instruction n°CNSSAP/DG/DOQ/2025/007 émise le 26 février 2025, dans laquelle il instruit l’ensemble du personnel de la Caisse de soumettre tous les documents destinés à la direction générale, au visa de la toute puissante assistante principale.
« Ainsi, tous les documents produits par les entités opérationnelles de la Caisse à destination du Directeur général ou du Directeur général adjoint devront être soumis préalablement et obligatoirement à l’assistant principal qui y apposera en premier son paraphe et un sceau spécial, puis les répartira aux assistants avant présentation au Directeur général ou au Directeur général adjoint. Ce procédé s’applique même en cas d’absence ou d’empêchement du Directeur général », peut-on lire dans cette lettre d’instruction.
Pour éviter tout malentendu, le DG de la CNSSAP a précisé que « les secrétaires rattachés à la Direction générale se réserveront de présenter au Directeur général ou au Directeur général adjoint tout document non soumis au traitement de l’assistant principal ».
Décidément, Junior Mata est prêt à tout pour son assistante principale, qui est désormais la femme qui décide de tout à la CNSSAP. C’est dire que dame Nathalie Ngoy Kalala trône littéralement au sommet de la gestion de la Caisse nationale de sécurité sociale des agents publics de l’État.
Reste à savoir si le VPM Jean-Pierre Lihau, réputé rigoureux, ne va pas bondir pour stopper ce banditisme managérial. Ci-dessous la fameuse lettre d’instruction :