Tiré d’Africanewsrdc.com
Kizito Pakabomba, ministre RD-Congolais des Mines, a signé, depuis le 12 février 2025 un arrêté requalifiant 38 sites miniers du Nord et Sud-Kivu. Cette décision du gouvernement RD-congolais a été prise pour limiter «l’exploitation et le commerce illicites des minerais organisés par les agresseurs».
Selon l’Exécutif national, le Rwanda a établi «une chaine d’approvisionnement illégale», en violation du cadre légal et règlementaire de la RD-Congo et des standards internationaux dont le «Manuel du mécanisme régional de certification MRC de la CIRGL» et les directives du «Guide de l’OCDE sur le devoir de diligence pour des chaines d’approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque».
Alors que Kigali est acculée dans divers rapports des Nations-Unies pour son soutien en hommes et en armes aux rebelles du M23, le gouvernement a dit avoir constaté les «effets néfastes» de cette guerre dans les activités économiques avec un pillage des ressources minières de la RD-Congo pour servir de «source principale du financement» de cette occupation de larges pans du territoire RD-congolais.
La décision prise par le ministre Kizito concerne tous les sites miniers de Rubaya au Nord-Kivu et de Nyabibwe au Sud-Kivu, pour une durée initiale de 6 mois. Ces sites pourront cependant «faire l’objet d’un audit indépendant, soit à l’initiative du ministère ayant les mines dans ses attributions, soit à l’initiative des organismes internationaux tels que l’ONU, l’OCDE, la CIRGL ou tout autre organisme public ou privé, national ou international concerné et/ou impliqué dans la mise en œuvre des standards CTC, OCDE et CIRGL».
Aux termes de l’arrêté du 29 octobre 2015, les sites miniers de la RD-Congo sont classifiés suivant trois couleurs : vert, jaune et rouge. Un passage au rouge est décidé lorsque la situation administrative, sécuritaire et sociale n’est absolument pas satisfaisante. Cette insatisfaction peut être due à la «présence d’enfants mineurs de moins de 15 ans, de femmes enceintes, d’éléments des forces de sécurité incontrôlés et des groupes armés étatiques dans la mine s’adonnant aux activités d’exploitation et de commercialisation des minerais dans le site». « Tout site minier qualifié ‘Rouge’ est déclaré non conforme et ne peut faire l’objet d’aucune activité minière », précise la législation en vigueur.
Intervenant mercredi dans un briefing presse avec son collègue de la Communication, Patrick Muyaya, le ministre Kizito Pakabomba a démontré l’importance de ces sites miniers dans l’économie du Rwanda qui exporte de la cassitérite, du coltan et du Wolframite pour un montant d’environ 10 millions de dollars chaque mois alors que les exportations d’or atteignent jusqu’à 80 millions de dollars par mois.
« Le Rwanda ne dispose pas des gisements d’or sur son sol », a tout de suite rappelé Patrick Muyaya. Toutes proportions gardées, le Rwanda projette de passer de 500 millions de dollars d’exportation d’or en 2022 à plus de 2 milliards en 2026. Cet or, selon le ministre Kizito Pakabomba, est «pillé en République démocratique du Congo».
Avec la mesure de désactiver ces 38 sites miniers, le ministre des Mines entend impacter «fortement» l’économie rwandaise, renforçant ainsi la situation d’insécurité du régime Kagame qui a attaqué, depuis 2021, la RD-Congo pour assurer la pérennité de son système.
« C’est la vraie raison de la guerre, parce que 2 milliards jusqu’en 2026, c’est plus de 50% du budget du Rwanda», a argumenté Patrick Muyaya.
Ci-dessous, la liste de 38 sites requalifiés :

