Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku et de son collègue de la Communication et Medias, Patrick Muyaya, ont coanimé un briefing spécial de presse, ce lundi 30 décembre 2024, essentiellement basé sur l’exclusion du café et du cacao congolais du marché de l’Union européenne.
Face aux professionnels de médias, le gouvernement par le biais de ces membres envisage une collaboration tripartite UE-MONUSCO-Gouvernement congolais, laquelle alliance pourrait mener des plaidoyers pour la sortie de la RDC de la liste noire de pays considérés comme ceux qui détruisent l’environnement.
« Nous allons renforcer le dialogue avec l’Union européenne, donc une Tripartite UE-MONUSCO et Gouvernement congolais. Pourquoi la MONUSCO ? C’est parce que la MONUSCO est déployée partout où il y a des conflits pour certifier que les champs desquels sont issues les productions de cacao ne sont pas défrichés à partir des forêts », a souligné le ministre du Commerce extérieur.
Pour Julien Paluku, l’Union européenne devra, dans cette tripartite, expliciter le règlement voté par son Parlement alors que le Gouvernement va défendre la position de la RDC.
Dans sa prise de décision, le Gouvernement congolais envisage de renforcer l’Agence nationale de promotion des exportations (ANAPEX), l’Office national des produits agricoles du Congo (ONAPAC) et l’Office congolais de contrôle (OCC) pour que désormais tout soit passé par la certification nationale.
La production de cacao rapportera 30 milliards USD au pays d’ici là
Dans la suite de son intervention, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a projeté à l’horizon 2030 une production de cacao à 30 milliards de dollars au bénéfice de la RDC.
« Aujourd’hui la tonne de cacao est à 11.500 USD, le cuivre à 8.800 USD, le cobalt à 24.000 USD la tonne et la papaïne à 23.000 USD. Nous avons 240.000 planteurs de cacao, en 2030, la RDC produira 3 millions de tonnes de cacao par an, ce qui fera 30 milliards USD », a-t-il expliqué.
Pour l’instant, le pays produit entre 100.000 et 200.000 tonnes de cacao par an. En respectant les exigences de la loi de l’offre et de la demande, la RDC est candidate pour être le premier pays producteur de cacao parce que la Côte d’Ivoire est en train de baisser.
« Nous avons l’espace de Walikale, Beni, Ituri, Tshwapa, qui peuvent nous aider à produire 3 millions par an en plus de la culture du café », a-t-il affirmé.
Pour vanter les potentiels congolais, Julien Paluku confirme que le cacao et le café congolais sont les meilleurs au monde car ce sont des produits « bio ».
Les cultures pérennes comme le café et le cacao, cultivées naturellement sans produits chimiques, jouent un rôle essentiel dans la régulation climatique et le maintien du couvert végétal.
« Ce modèle agricole durable offre une alternative viable à l’exploitation extensive des ressources naturelles », a-t-il précisé tout en soulignant que la République Démocratique du Congo dispose de quatre-vingt (80) millions de terres arables qui n’ont rien à avoir avec le couvert forestier du pays qui est de 155,5 millions d’hectares, dont 62 % sont des forêts tropicales humides parmi lesquels 105.000 kilomètres carrés de tourbières, des mangroves et des forêts de Miombo.
« Nous avons le droit de rentabiliser nos terres avec des cultures pérennes favorables à l’agroforesterie, notamment le café et le cacao. Tous les moteurs de déforestation réunis, la RDC n’enregistre que 0,03% de déforestation annuelle », a mentionné Julien Paluku.
Notons que l’Union européenne (UE) est d’obligation de soutenir la production de café et de cacao congolais, produits dans des conditions respectueuses de l’environnement, fait savoir le ministre congolais du Commerce extérieur.