Crise de maïs à Mbuji-Mayi : José Mpanda apporte une solution à la fois conjoncturelle et structurelle 

La campagne agricole 2023-2024 lancée le 02 septembre dernier par le ministre de l’Agriculture, Me José Mpanda Kabangu, coïncide malheureusement avec une nouvelle crise de maïs à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï, après celle de mai qui a poussé une délégation du gouvernement Sama Lukonde d’aller chercher du maïs en Zambie et en Afrique du sud. En effet, la mesurette de 2,5Kgs communément appelée au Kasaï « meka » se vend actuellement à 6.500FC voire 8.000FC alors qu’elle coûtait il y a deux mois 3.000FC. 

Arrivé à Mbuji-Mayi ce dimanche 15 octobre dans le cadre de la continuité de sa caravane agricole, le ministre de l’Agriculture a annoncé deux solutions efficaces pour juguler cette crise : la première, conjoncturelle, en vue de soulager dans l’immédiateté la population de cette détresse et la seconde, structurelle, visant à éviter à ce que pareille crise ne se reproduise dans l’avenir.

Dans son pragmatisme, Me José Mpanda compte pour solutionner conjoncturellement cette crise, mettre sur le marché de Mbuji-Mayi plus de 500 tonnes maïs produit par la société Bio agro business (B.A.B) dans l’un des six bases agricoles du Programme volontariste agricole (PVA). Pour ce faire, au moins dix véhicules de B.A.B, chacun de 25 tonnes, sont disponibilisés pour assurer le transport de ce maïs.

Pour rappel, le PVA a été initié par le gouvernement congolais et placé sous la supervision du ministère de l’Agriculture pour produire et booster la production locale selon les zonages dans six sites disséminés dans six provinces, notamment Kongo central à Nkundi, Kinshasa à Mongata, Kasaï oriental à Nkuadi, Kasaï central à Lubondayi, Sud-Kivu à Ruzizi et Haut-Lomami à Sakadi. Tous ces sites ou bases agricoles sont gérés par B.A.B, partenaire impliqué dans ce programme par le gouvernement.

Selon le ministre Mpanda, ce maïs de B.A.B qui va être déversé sur le marché de Mbuji-Mayi, sera vendu à un prix socialement abordable dans des cantines installées dans les cinq communes de la ville. Il estime que ce stock jugulera la grande pénurie souvent constatée au mois de novembre dans le chef-lieu du Kasaï oriental.

En même temps, dans le cadre de la campagne agricole déjà lancée, Me José Mpanda s’est emmené à Mbuji-Mayi avec des semences améliorées de maïs, de manioc et d’autres maraichères ainsi que des engrais et petits matériels aratoires à distribuer aux paysans et petits agriculteurs regroupés au sein de différentes coopératives. Dans la logique de Me José Mpanda, pendant que le stock de B.AB. est en train d’être consommé, les champs des agriculteurs locaux encadrés par les inspecteurs de l’agriculture et les moniteurs agricoles, poussent avec possibilité certaine d’arriver à maturité soit en décembre ou janvier prochain. C’est un cycle structurel qu’il tient à implémenter dans la vision du président de la République, celle de la revanche du sol sur le sous-sol.  

Aux inspecteurs, Me José Mpanda a apporté à chacun une moto pour la mobilité en vue de la proximité avec les paysans et petits agriculteurs qu’ils sont censés encadrer, former et contrôler même dans les coins les plus reculés comme ce fut le cas dans le passé. D’ailleurs les inspecteurs provinciaux à l’intention de qui il venait d’organiser à Kinshasa un séminaire sur l’Agenda de transformation agricole (lire l’article de Scooprdc.net : Agriculture : Ministres et inspecteurs provinciaux en séminaire pour la même compréhension de la nouvelle approche de l’agriculture-business), ont signé avec le ministre de l’Agriculture un contrat de performance basé sur les contraintes de résultat. Donc, ils n’ont pas d’excuses et sont obligés de donner le meilleur d’eux-mêmes.

Réunion avec la notabilité

Dans la soirée de ce même dimanche où il est arrivé à Mbuji-Mayi, Me José Mpanda a tenu conjointement avec la gouverneure a.i du Kasaï oriental, une réunion au gouvernorat avec les fermiers et autres représentants de petits agriculteurs à la houe pour leur montrer son approche d’une agriculture-Business mettant au centre le privé.

Après discussion et échange, ils se sont convenus de la création d’une structure devant superviser sous forme d’une régie agricole , non seulement la distribution équitable des semences, engrais et petits matériels agricoles par lui apportés, mais aussi encadrer et contrôler leurs bénéficiaires pour un rendement meilleur. Pour cela, la structure mise en place et à qui doit etre confiée les tracteurs et autres équipements de PVE/Nkuadi, devra identifier les vrais agriculteurs, les vrais producteurs et les vraies coopératives opérant dans cette province du Kasaï oriental pour éviter de tomber dans les erreurs du passé dont on déplore aujourd’hui les conséquences néfastes. « Si la politique quitte l’agriculture et la laisse aux privés, la faim ne fera plus de bruit », lui a dit le pasteur Kabalu,  l’un des participants à la réunion.

Il faut signaler que pour le transport des semences, des engrais, des motos et du petit matériel aratoire, le ministère de l’Agriculture a loué  deux cargos, l’un qui a atterri à Mbuji-Mayi, pour desservir trois provinces, à savoir le Kasaï oriental, la Lomami et le Sankuru ; et l’autre cargo qui doit arriver ce lundi à Kananga transportant les intrants du Kasaï central et du Kasaï. Le ministre José Mpanda se dit déterminé à changer de paradigme sur la conception de l’agriculture en vue de diminuer progressivement ce, grâce à la production locale, les importations de denrées alimentaires qui coutent annuellement à la République au moins 3 milliards USD. Tout est possible à celui qui croit pourvu qu’il commence, telle est sa devise.

  • Bendélé Ekweya té

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