Jean-Marc Châtaigner : Diplomate ou opposant congolais ?

Fin mandat à la tête du bureau de l’Union européenne en RDC, le Français Jean-Marc Châtaigner veut visiblement laisser une tache d’huile en créant un incident diplomatique avant son départ.

En effet, après sa bourde bien recadrée par la ministre d’Etat, ministre de la Justice et garde des sceaux, Rose Mutombo, au sujet de Justin Bitakwira accusé par le Français de tenir des propos haineux contre les Tutsi, jusqu’à se permettre d’écrire directement, en violation des us et coutumes diplomatiques, à la ministre d’Etat et au Procureur général près la Cour de cassation (lire l’article de Scooprdc.net : Paternalisme au goût du néo-colonialisme : Il faut une mise en garde sévère contre Jean-Marc Châtaigner), le diplomate français a récidivé avec un tweet sur l’agression du député national Délly Sessanga à Kananga à l’allure d’une provocation au régime en place.

« Apprenant l’agression dont a été victime le député Delly Sesanga à Kananga, je lui exprime toute ma solidarité, ainsi qu’aux journalistes également ciblés dans son convoi. De telles violences sont inacceptables dans le débat démocratique et doivent être fermement condamnées », a twitté l’ambassadeur de l’Union européenne sortant en RD-Congo, Jean-Marc Châtaigner.

D’abord, s’agissant de la réaction de Rose Mutombo, elle n’est pas allée, dans sa lettre du 24 juillet 2023, en réponse à celle lui adressée le 17 juillet par Jean-Marc Châtaigner, par quatre chemins pour recadrer le diplomate européen, qui, affirme-t-elle, s’arroge et s’érige en fin défenseur de la communauté Tutsi, avec des propos « désobligeants et aux allures d’ingérence ».

« Après lecture, je suis choquée de constater que vous vous exprimez en défenseur de la communauté Tutsi/Banyamulenge qui serait victime d’un discours de haine, alors que vos condamnations sont généralement inexistantes, voire trop faibles, sur les tueries des milliers de Congolais par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 », s’est indignée la ministre de la Justice.

Mutombo a appellé Jean-Marc Châtaigner au devoir de réserve et à se soumettre qu’au ministère des affaires étrangères. « Par la présente, je réaffirme mon engagement à lutter contre toute forme de stigmatisation en RDC et vous invite à l’observance de votre devoir de réserve et à vous référer, à toutes fins, au Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères et Francophonie »,

Devoir de réserve, le Français s’en fout. Non sans raison, car en récidivant avec un tweet sur l’affaire purement congolo-congolaise, le diplomate fin mandat dégage la posture décriée de paternaliste et de néo-colonialiste. Sans s’en cacher, dans ses positions toujours proches de l’opposition congolaise, il a ces derniers temps manifesté une sorte d’animosité contre le régime de Tshisekedi qu’il veut certainement pousser à la faute de l’expulser. Erreur que ce dernier devra éviter car, comme dit-on, on ne tire pas sur un cadavre. Son successeur étant déjà connu, l’Espagnol Nicolas Berlanga Martinez, Kinshasa n’a qu’à garder un peu son mal en patience jusqu’au départ de ce « trouble-fête » au mois de septembre prochain pour le Cameroun et la Guinée équatoriale où il est nommé. C’est question de quelques jours.

  • Bendélé Ekweya té

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