Modeste Bahati n’est pas seulement politicien et professeur d’université, mais il est aussi fermier et agriculteur. Avec sa fondation MBL, le président du Sénat veut nourrir les habitants de la ville de Kinshasa avec la pomme de terre y compris ses produits dérivés. Son champ de cette culture à Lukaya dans le Kongo central, a été visité par le ministre de l’Agriculture, Me José Mpanda, qui séjournait dans la province du Kongo central au début de la semaine.
En effet, c’est un champ de cinq hectares sur 63 hectares dont dispose la Fondation Modeste Bahati Lukwebo à Lukaya dans le Kongo central. Le président du Sénat y est en train d’expérimenter la culture de la pomme de terre, cultivée pour la première fois dans ce territoire du Kongo central. Et le témoignage du rendement fait par Mme Stéphanie Tati Funga, chargée de projet agroindustriel à la Fondation MBL est bon.
« C’est notre premier test et nous en sommes très fiers parce que nous en avons sorti un très bon rendement de 3,5 tonnes par hectares. Nous avons au total 5 hectares ici cultivés et on va récolter la deuxième phase d’ici trois semaines », a fait savoir Mme Stéphanie Tati Funga au ministre de l’Agriculture en précisant que : « Vu le contexte climatique et la première fois que nous le faisons à Lukaya, il faut dire que c’est une bonne chose parce que nous l’avons fait en contre-saison étant donné qu’en temps normal la pomme est cultivé de fin mai à fin août. Nous espérons avoir le triple en temps normal ».
D’après le simple calcul, pour cette première récolte sur les cinq hectares cultivés, la Fondation MBL attend au moins 17,5 tonnes de pomme de terre. En temps normal, cette production triplée peut aller à plus de 50 tonnes. Mais la vision du président du sénat, selon la chargée de projet agroindustriel de la Fondation MBL, est d’éteindre la production de la pomme sur les 63 hectares et récolter abondamment en vue de constituer une vraie chaîne de valeur.
Déjà, explique Mme Stéphanie Tati Funga, une petite unité de transformation de pommes récoltées en frite, est installée à Mbanza-Ngungu et pourra livrer sur le marché de Kinshasa sa marque.
Mais seulement, tout n’est pas rose pour la Fondation MBL à Lukaya. Elle éprouve certaines difficultés, selon sa chargée de projet agroindustriel, liées notamment à l’approvisionnement des semences améliorées et des engrais, mais aussi à la route (3Km) qui mène vers le champ, le problème d’énergie électrique et d’irrigation ainsi que de matériels agricoles.
« Nous attendons du ministre de l’Agriculture un soutien en termes d’engrais, d’amélioration des routes, d’irrigation et de fourniture de semences qui nous coûtent cher. Si nous avons ce soutien-là, nous pouvons cultiver sur de plus grandes étendues et améliorer notre rendement », a-t-elle déclarée au ministre José Mpanda.
Ce dernier qui est déterminé à appliquer la vision du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, celle de la revanche du sol sur le sous-sol, a promis un accompagnement à ce projet dans le cadre d’agrégation avec des agriculteurs privés en vue de la relance agricole locale pour arriver à diminuer les importations des denrées alimentaires qui coutent à la République, selon les statistiques de la Banque centrale du Congo, au moins 2,5 milliards USD chaque année. Pour ce faire, il compte impliquer le ministère du Développement rural qui a l’Office de voies de desserte agricole (OVDA) sous sa tutelle, pour évidemment entretenir les routes de desserte agricole qui posent un réel problème aux agriculteurs pour l’évacuation de leurs produits des champs.