11.101.970 USD et 172.500.000 CDF, c’est la somme réunie que EquityBCDC a perdu, vient d’apprendre scooprdc.net, dans un communiqué émanant de la direction générale de cette banque depuis ce jeudi 5 janvier avec cette affirmation : « C’est au cours de cette intégration progressive que nous avons enregistré un écart dans le compte d’espèces en transit de l’ordre de 11.101.970 USD et 172.500.000 CDF. Cet écart de fonds significatif représente 3% de fonds propres et 0,3% du total actif de la banque. Nous avons sollicité le soutien des autorités nationales et agences gouvernementales d’investigation et de sécurité pour nous accompagner dans ces enquêtes. Nous saisissons cette opportunité pour confirmer que nous n’avons pas enregistré d’écarts dans les dépôts et les comptes des clients ».
Hormis ce communiqué, la première banque de dépôts en RDC n’a plus communiqué autre chose. Mais Dieu seul sait dans quelle déconvenue se trouvent Célestin Mukeba et Jean Claude Tshipama, successivement Directeur Général et Directeur Général Adjoint de cette institution.
Mais la question qui revient à l’esprit des uns et des autres : comment est-ce possible que le compte espèce d’une aussi grande banque soit emprunté d’autant d’argent ? Oui c’est possible réagi un ancien banquier. En effet, pour cet ancien cadre de la BIAC, les banques ont souvent l’habitude de sous-estimer leurs actifs en cas de fusion, absorption ou cession. Cette opération permet à la banque absorbée de faire évader quelques actifs (liquides) et réduire l’impact du fisc dans cette opération. Par bonne fois, les parties s’engagent alors que l’une n’a pas dit toute la vérité à l’autre. Et c’est lors du bilan annuel que les choses se gâtent. EquityBCDC a-t-elle été victime de cette supercherie ? Difficile de l’affirmer, puisque la banque sollicite l’implication non seulement de services de sécurité, mais également de toute personne pouvant détenir la moindre information à ce sujet. Est-ce un Hold up déguisé des cols blancs ? Les enquêtes le diront peut-être.
» Nous invitons tout celui qui pourrait être en possession d’informations pertinentes sur ce dossier, à se rendre au poste de police le plus proche ou à appeler la banque au numéro de téléphone : +243 81 830 25 01 et +243 81 830 87 58« , a poursuivi le communiqué.
Panique chez les clients…
Tels des chats échaudés qui craignent l’eau froide, plusieurs clients d’EquityBCDC, ayant frais à l’esprit la récente faillite de la BIAC avec toutes les conséquences néfastes survenues aux déposants des fonds, ont accouru ce vendredi 06 janvier vers différents distributeurs automatiques à Kinshasa pour retirer leur argent.
D’après le média en ligne rdcactu.cd qui a rencontré les clients d’EquityBCDC, certains d’entre eux qui ont tenté de faire des retraits à partir des distributeurs, n’ont pas réussi à percevoir leur argent, le distributeur indiquant qu’il ne disposait pas de billets.
Au micro de drcactu.cd , certains agents de l’equity BCDC ont fustigé le manque de professionnalisme de leur comité de gestion notamment du directeur Général qui, selon eux, a mal communiqué sur la situation de crise.
« Notre DG n’est pas du tout sérieux. Il y a déjà panique les gens partent retirer leur argent ! Il n’aurait pas dû communiquer directement car bcp de personnes étaient sous informé », révèle un agent sous anonymat.
Cette disparition d’argent à EquityBCDC vient mettre la RDC dans une mauvaise passe car depuis 2019, le détournement ou mieux le vol d’argent ne se font qu’en million de dollars chez les privés comme chez l’État. A une autre époque de la Rome antique, Cicéron s’exclamerait en se posant la question : » Ô dii immortales ! Ubinam gentium sumus ? In qua urbe vivimus ? Quam res publicam habemus ? (Ô dieux immortels ! Dans quelle contrée sommes-nous ? Dans quelle ville habitons-nous ? Quelle République avons-nous ?).
Si en son temps Marcus Tullius Cicero s’est plaint des mœurs de politiciens de son temps marqués par la trahison, en RDC, Patrice Lumumba et Joseph Kasa-vubu pleurent dans leurs tombes de l’ampleur du vol et détournement d’argent dans leur pays.
