Comme estimé dans l’article de scooprdc.net « Provocation de la Monusco : Déclarer son porte-parole militaire personae non grata et chasser cette force onusienne inutilement budgétivore de la RDC !», que le mot « stabilité » contenu dans le sigle « MONUSCO » devait s’écrire entre guillemets, le président du sénat congolais, le professeur Modeste Bahati Lukwebo a, aucun doute, adhéré à cette assertion. En effet, dans son adresse à la population à Goma tout comme à Bukavu dans le Grand Kivu où il séjourne depuis le 15 juillet 2022, l’homme de Kabare a, sans aller par le dos de la cuillère, déploré le fait qu’après plus de 20 ans avec près de 20.000 hommes, la MONUSCO soit incapable d’imposer la paix dans l’Est de la RDC.
« Nous nous posons même la question de savoir si ça vaut la peine de continuer à garder la MONUSCO sur notre territoire. 20.000 personnes (soldats, ndlr) qui sont là depuis plus de 22 ans, mais on n’a pas la paix. Je pense qu’il est temps pour que nous-mêmes, nous puissions nous assumer. La plus grande arme c’est notre détermination, la détermination de la population », a déclaré celui que les adulateurs ont surnommé « Vieux Maradona ».
Il ne s’est pas empêcher de dénoncer la fourberie et la complicité des Nations unies qui ont maintenu l’embargo sur les armes contre la RDC : « La communauté internationale nous a déçue dernièrement lors du Conseil de sécurité, lorsqu’on n’a pas voulu lever l’embargo sur l’acquisition des armes par la République démocratique du Congo. Je pense que tout est clair, le complot est total, voilà pourquoi nous devons nous assumer ».
Ce discours sur l’inefficacité de la mission onusienne lui a valu les ovations frénétiques de la population qui, sans ambages, a réclamé le départ de cette force des nations unies qui s’est déclarée elle-même incapable d’affronter la coalition M23-Rwanda dont son porte-parole a vanté la sophistication de l’arsenal militaire (lire l’article de Scooprdc.net : MONUSCO : Aveu d’impuissance ou apologie du M23 ?).
Si la deuxième personnalité du pays désavoue la présence de la MONUSCO qui a montré, non seulement des limites à stabiliser la partie Est de la RDC depuis la transformation de sa mission en 2011, mais aussi sa complicité avec les pays agresseurs, il y a de quoi que la population congolaise réclame son départ. Non sans raison, car en effet le constat est qu’avant la MONUSCO, avec la MONUC, la situation sécuritaire dans cette partie du pays était mieux qu’aujourd’hui. D’une quarantaine de groupes armés et autres milices mai-mai avant 2010, la RDC en compte actuellement une centaine avec une cruauté hors du commun.
Les atrocités des terroristes égorgeurs sont apparues sous la MONUSCO dans la région de Beni à tel point que certains observateurs ne s’empêchent pas d’accuser cette mission onusienne d’en être l’instigatrice, étant donné que les casques bleus déployés dans la partie orientale de la RDC sont la plupart des pays arabo-asiatiques connus comme bastion des Jahistes, des Shebab et autres et autres groupes islamistes. L’importation de leurs méthodes de tueries dans l’Est ne fait aucun doute.
Ainsi, pour faire face à la guerre de l’Est, Modeste Bahati a, dans son speech, invité la population à soutenir les FARDC et à la jeunesse de s’enrôler massivement dans l’armée pour défendre le pays.
L’autorité morale de l’Alliance des forces démocratiques du Congo a aussi appelé ses frères et sœurs du grand Kivu à accorder un deuxième mandat au président Félix Tshisekedi qui, dit-il, a une volonté affichée de transformer le pays à tous égards.