MONUSCO : Aveu d’impuissance ou apologie du M23 ?

Après l’annonce par le porte-parole de la Mission des Nations-Unies pour la (Stabilisation) du Congo, de l’incapacité de ses casques bleus à faire face aux terroristes du M23-Rwanda, l’opinion congolaise se pose la question sur le bien-fondé de la présence éternelle de cette mission en RDC.

Son porte-parole a lâché lors d’un point de presse que le M23 possède des armes de la dernière technologie, et que les troupes de la MONUSCO ne peuvent faire face à cette puissance de feu, relayant ainsi ce que la représentante spéciale du SG de l’ONU, Bintou Keita, l’avait déjà déclaré devant le Conseil de sécurité. Et toujours sans évoquer l’origine de ces équipements militaires, comme si la question était taboue !

Cette déclaration se fait dans le contexte où, d’une part le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé, à la demande de la France, le régime de notification qui oblige la RDC de requérir l’autorisation auprès de ce conseil pour l’acquisition des armes et munitions de guerre ; et d’autre part le réchauffement des relations entre la France et le Rwanda.

Du coup, du fil à l’aiguille, le complot international contre la RDC se dévoile petit à petit, et l’histoire pourrait nous apprendre que la France y jouerait un rôle majeur. Ceci expliquant cela, on comprend pourquoi la MONUSCO et toute la communauté internationale restent muettes faces aux preuves accablantes de la participation des troupes rwandaises à côté des terroristes du M23, brandies par la partie congolaise.

Pour le journaliste congolais d’investigations, Nicaise Kibel’Bel Oka,  la MONUSCO a, enfin pour une fois, dit la vérité sur le plan de la déstabilisation et la balkanisation de la RDC concocté depuis des lustres par les grandes puissances occidentales. « La MOUNSCO est incapable d’affronter la puissance de feu du Rwanda sur équipé à travers le M23. Il n’y a pas de honte à le reconnaître », écrit ce journaliste écrivain.

Il explique qu’il y a deux concours de circonstance pour en arriver là : la guerre en Ukraine et les élections en RDC à tenir en 2023. Le tout sur fond du Code minier non revisité. Selon lui, la guerre en Ukraine a cet avantage de redistribuer les cartes et aura besoin de moyens en ressources minières pour la course à l’armement. Alors, instrumentalisant le Rwanda et l’Ouganda, les grandes puissances ont ressuscité le M23 sans cahier de charge et ont, pour briser l’élan patriotique qui se dessinait dans la population, brandi la fibre ethnique sur fond de messages de haine contre une minorité ethnique. Et le jeu est joué. Le dynamisme observé au sein de la population s’est refroidi.

« Depuis Joseph Kabila, les États-Unis, Israël et la Grande Bretagne ont toujours considéré que le CNDP puis le M23 constituaient une alternative au pouvoir à Kinshasa. Les grandes puissances utilisent, à des périodes de grande échéance, le lobby tutsi du M23 sous le parrainage de Paul Kagame et Yoweri Kaguta Museveni, pour faire chanter Kinshasa. Avant-hier Laurent-Désiré Kabila, hier Joseph Kabila, aujourd’hui Félix-Antoine Tshisekedi. Malheureusement au prix des vies humaines », fait observer ce journaliste spécialiste des questions de l’Est de la RDC.

Dans son discours du 30 juin 2022, le Chef de l’État congolais, Félix Antoine Tshisekedi, avait dénoncé une guerre économique dans la partie Est de son pays. Ce qui est une vérité accablante. Dans le contexte actuel de crise en Europe, exacerbée par le conflit en Ukraine, avec sa cohorte des conséquences sur le social des Européens en général, et de Français en particulier, doublé du changement de donnes au Mali, la méthode occidentale est restée la même : créer le chaos pour enfin capitaliser sur ce chaos. Et cette fois-ci, le dindon de la farce c’est Paul Kagame, indigne fils d’Afrique !

Avec la position ambiguë de la MONUSCO et de la communauté internationale autour de la question de sécurité en RDC, l’hypocrisie de celles-ci saute trivialement aux yeux et se trouve dénoncée par plusieurs voix en Afrique et ailleurs, entamant ainsi peu à peu la crédibilité de l’ONU dans l’opinion mondiale.

La détermination du Président congolais et la performance des FARDC au front ont-elles provoqué cette guerre médiatique que mènerait la MONUSCO en faisant l’apologie du M23 ? Ou la MONUSCO est-elle réellement incompétente de stabiliser la RDC ?

Dans l’hypothèse de la deuxième alternative, tout ce qui reste à cette mission de l’ONU c’est de plier bagages et dégager. L’histoire des missions des Nations-Unies en Afrique est pleine de foutaises : MINUS au Soudan du Sud, MUNIRSO au Sahara Occidental, MINUSMA au Mali, MINUSCA en Centrafrique, MINUAD au Darfour, MANUL en Libye, pour ne citer que celles-là, restent des catastrophes.

En ce qui concerne la MONUSCO, « elle se retrouve ridicule car pendant une vingtaine d’années, manipulant à sa guise certains Congolais, elle a pompé des rapports fantaisistes sur la RDC sans s’occuper de vrais enjeux de l’insécurité en RDC. Elle a participé à la destruction d’une nation à travers des rapports complaisants sanctionnant des officiers FARDC pour affaiblir davantage la RDC. Elle a interféré négativement sur la nomination des officiers FARDC. Elle a islamisé une partie de l’Est de la RDC avec la construction de certaines mosquées qui n’échappent totalement au contrôle de la Communauté islamique du Congo (COMICO). Quelle attitude prend un sage après avoir constaté son incapacité depuis 20 ans à aider à ramener la paix en RDC ? »,  s’interroge Nicaise Kibel’Bel Oka.

Pour les Congolais, il s’agit d’une question de survie et de souveraineté. L’opinion nationale étant accordée sur l’indivisibilité de la République et sur la non-intégration des terroristes au sein des FARDC. Ils ne se laisseront donc pas faire. Avec cette détermination, ou c’est le Rwanda qui marche sur la RDC, ou c’est la RDC qui marche sur le Rwanda. Au regard de la grandeur du pays de Lumumba, la première assertion est une utopie tandis que la seconde est fort possible à cause de la petitesse du pays de mille collines. Que la communauté internationale par sa fourberie, s’attende au pire.

  • Bendélé Ekweya té

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