Au Conseil des ministres de vendredi 03 juin dernier, le ministre des finances a fait rapport de son secteur, notamment sur la stabilité financière et la situation de banques en difficulté. Et pour bien donner la cartographie du secteur financier, Nicolas Kazadi a rappelé que la RDC compte 15 banques commerciales en activité, une caisse d’épargne, 71 coopératives d’épargne et de crédit, 21 institutions de microfinance, 4 institutions spécialisées, 4 institutions émettrices de monnaies électroniques, 35 bureaux de change, 80 messageries financières, 2 fonds de pension, 10 sociétés d’assurances et 18 intermédiaires d’assurances.
Si le secteur bancaire congolais est globalement stable en dépit du contexte international assez difficile, étant donné que le ratio de solvabilité globale se situe à environ 12,5% contre un seuil minimal requis de 10%, Nicolas Kazadi note par ailleurs que ce secteur bancaire demeure assez dynamique au regard notamment de l’accroissement d’environ 40% du total du bilan 2021.
S’agissant des banques en difficulté, Nicolas Kazadi a évoqué la situation d’Afriland First Bank CD qui traverse une crise multidimensionnelle. Il a présenté un rapport qui met un accent particulier sur l’impérieuse nécessité d’une résolution ordonnée des difficultés actuelles notées auprès d’Afriland First Bank, dans la stricte application et exclusive de la loi bancaire par la Banque centrale du Congo. Ainsi, la Banque centrale du Congo a été encouragée à prendre toutes les dispositions idoines pour protéger la stabilité du système bancaire et l’épargne du public, dans les plus brefs délais, conformément à la Loi organique portant son organisation et son fonctionnement. Le Conseil des ministres a pris acte de ce rapport.
Certes, la situation d’Afriland Bank commence à inquiéter les épargnants, l’expérience triste et les souvenirs douloureux de la BIAC tombée en faillite, étant encore vivants dans la mémoire de Congolais. « Un chat échaudé craint l’eau froide », dit un adage appelant à la prudence. Non sans raison, car pas plus hier, le président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, Godé Mpoy, acculé par les assistants parlementaires qui lui réclament plusieurs arriérés de salaire, a mis en accusation cette banque (lire l’article de Scooprdc.net : Secteur bancaire : l’APK confirme la faillite d’Afriland Bank !).
Au sein même d’Afriland First Bank CD, une déchirure, mieux une guerre observée depuis longtemps au niveau de la direction générale où Patrick Kafindo ne veut pas rendre le tablier, fragilise le fonctionnement de cette institution financière (lire les articles de Scooprdc.net : Alerte d’Afriland First Bank CD : Patrick Kafindo Zongwe ne l’engage plus ! et Du rififi à Afriland First Bank CD : Patrick Kafindo et ses parapluies instrumentalisent Jacques Nkenda pour cacher les œufs pourris !).
Face à tous ces constats inquiétants, la Banque centrale du Congo devra, comme instruite par le ministre des finances, doit faire vite pour tirer les choses au clair en vue de protéger les épargnants de cette banque. On doit leur éviter l’exploit réédité de la BIAC.