Si le gouvernement congolais a perdu de la main gauche ce qu’il gagnait avec la taxe de Registre des appareils mobiles (RAM), il s’est arrangé de le récupérer de la main droite avec le nouveau décret n° 22/11 du 09 mars 2022 fixant les modalités de calcul et les taux des revenus des prestations de l’Autorité de Régulation du Secteur des Télécommunications, signé par le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. Et comme annoncé dans les précédents articles de Scooprdc.net, contrairement aux 4 à 5 millions générés par RAM mensuellement, les redevances dues à l’ARPTC consignées dans le nouveau décret sur la voix, le SMS et le data, génèrent au moins 15 millions USD, soit le triple du montant de RAM (lire l’article de Scooprdc.net : Taxe RAM nouvelle formule : L’ARPTC passe le rançonnement mensuel de 4 millions à 15,6 millions USD).
Là n’est pas le problème parce que la guerre n’est pas encore finie entre les opérateurs des télécommunications via la Fédération des entreprises du Congo (FEC) au sujet de cette nouvelle réglementation. Mais là où les bâts blessent c’est lorsque les autorités de l’ARPTC confient à la nébuleuse firme C5 Energy, celle-là qui avait droit à 25% de recettes de RAM sans travail de qualité, la charge de récolter les redevances de l’ARPTC, notamment sur la veille de la qualité des services rendus aux usagers du service public ; sur le contrôle de la protection des données à caractère personnel ; sur le contrôle du trafic entrant et sortant (local, international, itinérance et transit) ; et sur l’assurance du contrôle technique des équipements du secteur.
Dans les couloirs de l’ARPTC, les agents ne s’expliquent pas cette sous-traitance avec C5 Energy, cette société qui emploie seulement deux Congolais et un Juif, Philippe Heillman, mais qui a empoché gracieusement dans la sous-traitance de RAM, plus de 12 millions USD ! D’après les agents, C5 Energy en RDC serait une fabrication d’Alexis Kayembe, Conseiller spécial du président de la République. Ce dernier a son bureau dans les mêmes locaux qui abritent 5C Energy au quatrième niveau de l’immeuble Tilapia, en face de Pullman Grand Hôtel Kinshasa (lire l’article de scooprdc.net : Dossier RAM : La nébulosité de 5C Energy !).
Alexis Kayembe n’est pas le seul à se cacher derrière cette nébulosité e C5 Energy à la présidence de la République. D’autres membres du cabinet du président Félix Tshisekedi, dont le patron de l’administration présidentielle, trouveraient leurs comptes dans cette firme. Ce qui justifie, confient les agents de l’ARPTC à Scooprdc.net, la protection solide que bénéficie le président du Collège de l’ARPTC, Christian Katende qui leur graisse bien les pattes.
Si déjà avec 5 millions USD des recettes mensuelles de RAM, C5 Energy s’est constituée un matelas financier d’au moins 12 millions USD en une année et demi, combien gagnera-t-elle avec les nouvelles redevances dont elle est chargée de récolter, produisant mensuellement au moins 15 millions USD ? Les députés nationaux sont vivement interpellés à stopper l’hémorragie financière causée par un petit groupe d’individus à la présidence de la République à travers cette firme dont l’expertise en télécoms est douteuse. Non sans raison, car en effet les renseignements pris sur C5 Energy font état de ce que cette société, qui s’est fait enregistrée en Suisse qu’au mois de décembre 2017, n’a pour activités que la gestion des affaires et fournit des conseils de gestion. Une autre information renseigne qu’elle opère dans les solutions de messagerie.