Alliance MILAPRO – CALCC – LAMUKA – FCC : Pactiser avec les démons n’est pas chrétien !

Dans un communiqué signé, le 16 novembre 2021, par Jeef Pambi et Jean-Bosco Lalo, représentant respectivement les laïcs protestants et catholiques, ils appellent à un sit in le lundi 21 novembre prochain devant le bureau de la CENI sur boulevard du 30 juin à Kinshasa et devant les bureaux CENI dans les provinces, mais aussi à une marche le samedi 27 novembre. Ces deux manifestations annoncées interviennent après celle du 13 novembre dernier qui a convergé différents manifestants vers le stade Tata Raphaël dans la commune de Kalamu.

Contrairement aux actions des laïcs catholiques et protestants louées du temps de l’ancien régime de Joseph Kabila, celles sous le régime Tshisekedi sont sujet de beaucoup de critiques très négatives. Ce, à cause de la présence dans les rangs de manifestants des anciens caciques du FCC, mieux du PPRD, qui, non seulement font des actions de ces laïcs catholiques et protestants une récupération politique, mais aussi en font une grande publicité dans les réseaux sociaux.

Ce qui met l’action de ces deux églises traditionnelles dans une situation très inconfortable. Non sans raison, dans la récente marche du 13 novembre, les « vrais » leaders de l’opposition s’il faut les appeler ainsi, Martin Fayulu et Adolphe Muzito, ont brillé de leur absence, mieux l’ont carrément boycottée. Leurs proches n’ont pas manqué d’en évoquer clairement le mobile : ils ne veulent faire de la récupération politique une action des Chrétiens bien que toujours dans leur argumentaire, ces proches de Muzito et Fayulu ont fustigé la présence des caciques du PPRD, leurs anciens bourreaux, dans cette marche (lire l’article de Scooprdc.net : Absence de Fayulu et Muzitu à la marche de ce samedi 13 novembre 2021 : Message pour le FCC ?).

Ce refus de manifester avec les « sanguinaires » est aussi l’expression du célèbre militant de mouvement citoyen, Carbone Beni, ancien prisonnier de Kalev Mutondo, administrateur de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Ce dernier ne cache pas son amertume face à la présence des Shadary, Mwilanya, Kabange Numbi, Tshibala, Tshibanda et consorts parmi les manifestants du 13 novembre : « Quand je me rappelle combien nous étions amenés, non pas au parquet, mais à la Demiap, soit au camp Tshatshi où à l’ANR, juste pour avoir dit ‘’trop c’est trop’’ entre 2015 et 2018, je me demande si le parti de Patrick Nkanga (PPRD) est SERIEUX. Répentez-vous d’abord et on verra », écrit-il sur son Twitter.

Même certains jeunes du FCC martyrisés par le PPRD, ne digèrent pas les sorties médiatiques de la bande à Shadary. C’est le cas de Constant Mutamba qui pense dans un échange avec Scooprdc.net que ces caciques qui ont mal géré ce pays et ont terni l’image de Joseph Kabila, doivent se gêner de paraître en public. Pour lui, ils doivent laisser la nouvelle génération de jeunes turcs constituée de lui, Patrick Nkanga, Papy Pungu et bien d’autres émerger et défendre dans une nouvelle vision le FCC.

Etonné du show médiatique de la bande de Shadary, l’ancien communicateur du FCC, Thierry Monsenepwo déclare sur Top Congo FM : « On parle de dictature où une centaine de personnes ont marché sans arrestation ni tuerie. Grâce au président Tshisekedi, il y a une vraie démocratie où même ceux qui sont honnis par la nature ont droit de cité. La CENI (de Dénis Kadima) reflète sa loi organique, le choix de ses animateurs en est la stricte application. Parler de sa dépolitisation est une chimère politique. Pour le reste, on sait de quel côté se situe le peuple. 12 millions d’habitants à Kinshasa, une centaine seulement a marché. On se rend compte que la majorité plurielle est du côté du gouvernement ».

Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, qui n’a jamais sa langue dans sa poche, s’est aussi déchaîné sur Top Congo FM: « Les forces politiques et sociales ont le sang des innocents sur leurs mains. Quand ils parlent de démocratie, les familles de Thérèse Kapangala, de Rossy Mukendi, de Chebeya, de Bazana, de Tungulu… ne voient les choses de la même manière qu’eux. Ils ne peuvent que se taire. D’ici là, la justice va faire son travail. Si j’étais à la place de ceux qui ont géré pendant 18 ans, j’allais faire le champ dans mon village. Quand ils ont marché, il n’y a pas eu de pertes en vies humaines. Sous Kabila, on ne pouvait pas aller marcher et rentrer sans morts. Sous Tshisekedi, c’est VIP. Ils peuvent marcher dans leurs jeeps sans être inquiétés ».

Gêné par cette présence des caciques kabilistes, Me Hervé Diakese, membre du Comité laïc de coordination (CLC), l’un des organisateurs des marches, interrogé par Top Congo FM ne cache pas son indignation : « Nous avons défilé avec nos assassins ». Et pour se déresponsabiliser, il se décharge sur le régime : « Vous disposez de la présidence de la République, du gouvernement, de la Majorité parlementaire, des services de sécurité, de l’Armée et de la police, pourquoi vous ne les arrêtez donc pas. Créez donc une commission d’enquête parlementaire sur les massacres et la répression dont ces martyrs ont été victimes ! Qui vous en empêche ? L’erreur est de croire que le combat pour lequel ils avaient versé leur sang était dirigé contre des individus ».

Ce qui est vrai, le ralliement du FCC aux actions des laïcs catholiques et protestants est contre-nature. C’est avec Shadary au ministère de l’intérieur que Thérèse Kapangala a été sauvagement assassinée sans aucune condamnation du dérapage de la police comme on ne le voit sous Tshisekedi. C’est quatre jours après son départ de ce ministère en laissant la place à Henri Mova Sakani que Rossy Mukendi est aussi assassiné toujours avec Bruno Tshibala comme premier ministre. Avec les assassinats de Franck Ngikye et sa femme, Serge Maheshe, Floribert Chebeya, Fidèle Bazana, Armand Tungulu et d’autres activistes de droits de l’homme et militants des partis politiques de l’opposition, beaucoup de Congolais estiment que la bande à Shadary devait tout simplement se taire.

Non sans raison, car même la Bible recommande de ne accorder le pardon qu’à ceux qui l’ont demandé. Or, Shandary et consorts ne l’ont jamais fait vis-à-vis du peuple congolais qu’ils ont meurtri. Jésus-Christ le miséricordieux n’avait-il pas maudit Judas Iscariote : « Le Fils de l’Homme s’en va selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né ».

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une