On pensait franchement que le ciel allait tomber sur Kinshasa avec la marche de ce samedi 13 novembre annoncée avec pompe par les coalisés contre le régime de Tshisekedi. Il y a eu contre toute attente, plus de peur que de mal. Quatre mille personnes manifestantes, selon le comptage de la Police, sur une population de plus de douze mille dans la capitale, il y a encore du travail de mobilisation à faire. Non sans raison, car si le stade de martyrs leur était accordé, ils n’auraient pas occupé ne fût-ce qu’une seule aile !
Mais ce qui a tiqué, c’est le fait que le « leader » des opposants, Martin Fayulu, et son bras séculier dans le « mpangisme » au sein de Lamuka, Adolphe Muzitu, n’aient pas montré, s’il faut emprunter le langage du comédien Ndanga dans « Abula Ngando », un « seul centilitre » de leurs visages à cette manifestation.
Selon la consœur Opinion.cd du très influenceur Edmond Izuba qui cite les proches de ces deux opposants, ces derniers ont résolu de ne pas faire de la récupération politique d’une action citoyenne, initiée par les laïcs catholiques et protestants.
Au-delà de refuser toute récupération politique de cette manifestation citoyenne, Fayulu et Muzito tiennent à préserver leur image, écrit Opinion.cd citant toujours les proches de ces lamukistes, arguant qu’il a été hors de question pour eux de marcher aux côtés des caciques du régime Kabila qui ont été nombreux dans la rue ce samedi. « Ces personnes sont connues de tous comme des fossoyeurs du tissu socio-économique des Congolais à cause de leur gestion calamiteuse pendant 18 ans », ont rapporté à Opinon-info.cd des proches de Fayulu et Muzito.
De leur avis, voir les deux leaders aux côtés de ces bonzes de l’ancien régime blesserait ces millions des Congolais paupérisés par la Kabilie et qui ont placé leur espoir en Fayulu et Muzito pour remettre le Congo sur les bons rails.
Coalition contre-nature
Lorsque la mayonnaise est mal faite, elle n’est pas comestible. La présence des deux secrétaires généraux de l’Ecidé et Nouvel Elan, les partis de Fayulu et Muzito à cette marche, bien accompagnés des cadres, contredit la version de ceux qui justifient l’absence de ces leaders de Lamuka/aile Mpangi dans cette marche, surtout lorsque l’on voit le très proche de Fayulu, Jean-Pierre Lisanga Bonganga bras dessus, bras dessous avec Emmanuel Shadary, ancien vice-premier ministre de l’intérieur, celui-là même qui gazait la population dans pareilles marches.
Ce qui donne plus ou moins raison à Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS lorsqu’il déclare que «En face de nous, nous n’avons pas des opposants, mais plutôt des frustrés qui expriment des ambitions démesurées et font preuve d’une haine viscérale contre le chef de l’Etat ».
Bien que n’ayant pas d’accord avec l’entérinement de Denis Kadima à la tête de la CENI, les jeunes de la Lutte pour le Changement (LUCHA) ont refusé catégoriquement de s’associer à une quelconque manifestation où le FCC, mieux les anciens dirigeants sous Kabila fils sont impliqués (lire l’article de Scooprdc.net : Alliance Lamuka – FCC, la LUCHA déculotte MAFA : « Entre la peste et le choléra, nous préférons ne pas choisir »). Serait-ce pour cette raison que Martin Fayulu et Adolphe Muzito se sont gênés d’être dans la rue ce samedi 13 novembre parce que pour la marche reportée du 6 novembre dernier ils s’étaient annoncés partants ?