Echec de levée des immunités de Matata Ponyo au Sénat : Pourquoi veut-on s’en prendre à Bahati ?

Mardi 15 juin dernier, 49 sénateurs sur les 95 présents à la plénière consacrée à l’examen et l’adoption de la levée des immunités du sénateur Augustin Matata, poursuivi par le procureur général près la Cour de cassation dans le dossier du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, ont voté contre cette levée, soit 51,5% de voix. Du coup, Augustin Matata a été sauvé des griffes de la justice.

Cet échec de levée des immunités a vite suscité des réactions négatives à l’endroit du sénat qualifié, non seulement d’une nébuleuse encore à la solde de la Kabilie contre l’instauration d’un vrai Etat de droit, mais aussi d’un conglomérat des criminels économiques réunis autour des intérêts privés pour faire face à la justice sous prétexte des pseudos immunités parlementaires.

Scooprdc.net apprend que sollicitant le déboulonnage de la Chambre haute du Parlement, certains hauts cadres de l’Union sacrée déclareraient avoir retiré leur confiance aux dirigeants du Sénat, membres de cette plateforme politique majoritaire au pouvoir, qu’ils reprochent de s’être lancés  dans la corruption à grande échelle pour ne pas faire passer le réquisitoire du procureur général de la République.

Parlant de têtes qui vont tomber, très vite les pourfendeurs de Modeste Bahati ont trouvé l’occasion de le charger de l’échec de la levée des immunités de Matata Ponyo. Allant vite au but, ils ont promis que le «vieux Maradona» sera injecté de son fauteuil de speaker du Sénat dès la session de septembre parce que, selon eux, l’homme de Kabare s’est rebellé et soutient le camp adversaire pour faire échouer le président de la République.

Mais pour les esprits lucides, cette accusation ne tient pas débout. Que ferait le président du Sénat face au résultat de vote d’une plénière, lui qui n’a qu’une voix de vote comme tout le monde ? Par quelle magie ou contrainte devait-il imposer aux sénateurs, appelés souvent des sages, la volonté de l’Union sacrée, si volonté il y avait, de voir Matata devant la justice ?

Une bonne lecture à faire de cette situation est que les sénateurs qui ont voté contre la levée des immunités de Matata Ponyo, n’ont pas voulu donner un chèque en blanc à l’Inspecteur général de finances, Jules Alingete, l’accusateur même de l’ancien premier ministre Matata, qui, dans un passé récent avait qualifié les sénateurs de voleurs et corrupteurs cachés au Parlement (lire l’article de scooprdc : Outrage de l’IGF Jules Alingete envers le Sénat : Fâché, José Makila exige son interpellation).

Donc, il n’y a aucune raison de s’en prendre à Modeste Bahati qui n’avait pas en face de lui des enfants à qui donner de l’ordre. Et à ses détracteurs de savoir que le président du Sénat et son regroupement AFDC-A sont la première force politique de l’Union sacrée.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une