Dans un communiqué publié le 28 janvier 2021, le commissaire provincial de la police nationale congolaise ville de Kinshasa dit avoir constaté avec regret la recrudescence des pratiques illégales dans le trafic routier.
«En effet, les conducteurs et propriétaires des véhicules font usage abusif de la sirène et du gyrophare, ils roulent sans plaque d’immatriculation ou avec des plaques bâchées. Ces pratiques étant interdites et punies par la loi, la police ville de Kinshasa informe les kinoises et les kinois qu’à partir du lundi 1er février 2021, un contrôle sera fait sur tous les véhicules roulant à Kinshasa. Cette opération va consister à interpeller, conformément à la loi, tout véhicule sans plaque, avec gyrophare ou sirène sans qualité», peut-on lire dans ce communiqué du général Sylvano Kasongo Kitenge qui invite les propriétaires et conducteurs des véhicules à se mettre en ordre pour éviter tout désagrément. Et de les prévenir : «Tout contrevenant subira la rigueur de la loi quelle que soit sa qualité».
Seulement, en disant constater ces pratiques illégales maintenant, le général Sylvano Kasongo donne l’impression d’un martien qui tombe sur la terre, alors que non seulement il est à la tête de la ville-province de Kinshasa depuis plus de deux ans, mais aussi en sa qualité d’ancien commandant de l’unité spéciale de protection des personnes V.I.P, il sait que pertinemment ces pratiques décriées aujourd’hui existent à Kinshasa et leurs auteurs se recrutent beaucoup plus parmi les autorités politiques et les officiers de l’armée et de la police.
Aussi, cette décision du patron de la police/ville de Kinshasa n’est pas la première du genre. Bien avant lui, son chef hiérarchique, le général Dieudonné Amuli dit «Pangolin», avait à son entrée en fonction entant que commissaire général de la Police nationale congolaise, interdit formellement dans un communiqué officiel du 04 août 2017, la circulation des véhicules aux plaques d’immatriculation voilées dans la ville de Kinshasa (lire l’article de scooprdc.net : Interdiction des véhicules aux plaques d’immatriculation voilées : coup d’épée dans l’eau du commissaire général PNC Dieudonné Amuli). Et comme le fait actuellement le commissaire Sylvano Kasongo, le vieux «Pangolin» avait aussi prévenu que tout véhicule qui sera pris en violation de cette prescription, sera retiré de la circulation pour la fourrière suivi du paiement des amendes. Résultat ?
Aussi, faudra-t-il rappeler qu’avant le général Dieudonné Amuli, le tout puissant général Kanyama surnommé «Esprit de mort», avait vociféré comme un lion, toutes griffes dehors, mais sans résultat efficace. Pire, d’autres mesures comme l’interdiction aux véhicules aux vitres teintées ou fumées de circuler à Kinshasa se sont avérées comme des coups d’épée dans l’eau.
Le général Sylvano Kasongo qui annonce l’entrée en vigueur de sa décision le 1er février 2021, risque de se buter aux mêmes difficultés connues : à part les corbillards et ambulances pour les citoyens ordinaires, les gyrophares et les sirènes sont souvent l’œuvre des autorités politico-administratives et des officiers militaires et policiers qui roulent sans plaques ou avec les plaques bâchées. Aura-t-il la capacité de les contraindre à se comporter comme tous les citoyens égaux devant la loi ? Scooprdc.net croise encore les doigts comme il l’avait fait pour le général Amuli.