C’est dans une correspondance administrative sans numéro, avec une formule de conclusion tel un communiqué : « fait à Kinshasa, le… », que la cheffe de division a.i de la direction des informations, Jolie Diyoka, a suspendu le 21 janvier dernier de leurs fonctions sept journalistes de Educ-TV, chaîne de télévision appartenant au ministère de l’enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), au motif qu’ils auraient troublé l’ordre public en manifestant dans l’enceinte de ce service, contre la présence de cette équipe déchue par l’arrêt du Conseil d’Etat (lire l’article de scooprdc.net : Réhabilitation du comité Shungu à Educ-TV par le Conseil d’État : Willy Bakonga rattrapé par ses turpitudes !).
L’un des suspendus confie au média en ligne que certains journalistes suspendus n’étaient même pas présents dans le site de Educ TV lors de cette manifestation légalement menée par la délégation syndicale. L’interlocuteur de scooprdc.net souligne que les raisons avancées par les initiateurs de cette lettre sont totalement infondées, car la vérité est qu’ils sont victimes de leur prise de position qui n’arrange pas le comité déchu par le Conseil d’État. Le fait qu’ils soient anciens dans cette boîte, poursuit-il, fait d’office qu’ils soient taxés d’ennemis du comité déchu. Voilà qui fait que nous subissons la colère de ses membres.
«Comment des responsables d’un si grand média peuvent-il confondre une activité syndicale reconnue par les lois de la république au trouble de l’ordre public ?», s’interroge l’interlocuteur de scooprdc.net en précisant que «ne peut troubler l’ordre public que celui qui s’attaque aux personnes et à leurs biens ou encore aux biens sociaux. Être en dehors de son bureau et dans l’enceinte de son service pour manifester n’a rien de troubler un quelconque ordre public. C’est un manque criant d’arguments. Aussi, Madame Jolie Diyoka n’a aucun pouvoir de suspendre un agent de l’État dans un service où seul le secrétaire général en a le pouvoir. Pire, ce comité déchu a inversé la procédure disciplinaire en suspendant les agents dans délai, sans les écouter, pas de demande d’explications, espérant ainsi les intimider».
Contacté à ce sujet, un membre du comité Kabututu dédouane sa coordonnatrice. Il accuse par contre les agents suspendus d’avoir manifesté pendant les heures de service, troublant ainsi l’ordre et la sérénité du lieu au point d’alerter le ministre qui aurait envoyé le secrétaire général a.i qui, de son propre chef, aurait décidé de la suspension de ces agents qui ont vingt jours pour déposer leurs moyens de défense.
Faux, rétorquent les suspendus. «Le SG a.i ne connaît pas nos noms et il n’est jamais arrivé à Educ-TV ce jour du 19 janvier où les choses se sont passées. La pomme de discorde reste la réclamation de 23 agents qui ont passé deux ans à cette chaîne mais que le nouveau ministre de l’EPST a chassés au profit de nouvelles unités qu’il a mécanisées. Il y a aussi la nouvelle mise en place jugée clientéliste», argument-ils en appelant à la responsabilité du secrétaire général, seul habilité à sanctionner un fonctionnaire de l’Etat.