RDC-Economie : Avant EGAL, il y avait SGA, Economat du Peuple…, Orgaman !

Par son communiqué du 29 décembre dernier, Franck Tshibangu, directeur-gérant de l’Entreprise Générale d’Alimentation et de Logistique (EGAL), a annoncé la fermeture des activités agricoles dans la vallée de Kanga au Kongo central. «Cette fermeture fait suite aux nombreux blocages et difficultés que connaissent d’autres activités d’EGAL (Pêche et importation) pourtant principales pourvoyeuses de financement du projet agricole dont le retour sur investissement n’est pas en réalité envisageable qu’à partir de la 5ième année d’exploitation», lit-on dans ce communiqué de Franck Tshibangu.

Alors qu’aucun communiqué n’avait jamais été rendu public pour annoncer le lancement de ses activités dans cette vallée de Kanga, EGAL veut seulement se victimiser et faire croire au peuple congolais qu’il va souffrir du manque d’huile de palme, de riz et de viande de bœuf. Non, EGAL n’est pas née dans la maternité des saints. Et il n’y a que les naïfs qui peuvent compatir à ce qu’il lui arrive qui n’est que la conséquence d’une entreprise frauduleuse qui a bénéficié d’énormes avantages exonératoires ayant fait perdre au Trésor public des millions de dollars américains.

A la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), l’on sait comment les actionnaires d’EGAL soutenus par le régime passé avait poussé Orgaman à la fermeture pour récupérer le monopole d’importation des produits alimentaires dont cette entreprise détenait depuis des années. Et si les révélations faites par Jean-Jacques Lumumba, ancien employé de la BGFI Bank, s’avéraient vraies, EGAL est donc un scandale financier du régime Kabila.

En effet, selon les révélations de Jean-Jacques Lumumba qui lui ont valu l’exil puisque poursuivi pour espionnage, EGAL avait reçu, sur un compte bancaire au sein de la BGFI Bank, 42,9 millions USD de la part de la Banque Centrale du Congo (BCC), bien que cette dernière ne soit pas habilitée de verser de l’argent à des sociétés privées. Au cours de l’année 2013, la BGFI Bank a également octroyé à EGAL, sous la forme de prêts sans soubassement, plus de 42 millions USD.

Une grande partie de ces sommes avait ensuite été transférée à des sociétés étrangères, dont certaines appartiennent aux propriétaires d’EGAL eux-mêmes : Samaki en Namibie, All Ocean Logistics aux Iles Féroé et African Trading and Maintenance à Hong-Kong. Ces sociétés ont ensuite été utilisées pour l’achat en Namibie d’animaux sauvages et leur transport vers la RDC où ils ont été livrés à la Ferme Espoir, la société du président Kabila.

De plus, d’après le rapport annuel d’EGAL 2014, la société avait reçu des réductions d’impôts importantes. D’après les relevés bancaires d’EGAL, la société n’a aucun revenu sauf les prêts accordés par la Banque centrale du Congo et de la BGFI Bank-RDC.

Le conseil d’administration d’EGAL compte entre autres Albert Yuma, président de la Fédération des entreprises du Congo, Eric Monga, un proche de Kabila, Marc Piedboeuf, l’administrateur de la Ferme Espoir, et Alain Wan, directeur de la compagnie de construction MW AFRITEC, un ancien de AVC Construct et de la ferme JVL à Kwilu Ngongo.

Doit-on pleurnicher, alors que le gouvernement veut ramener les choses à la normale en supprimant les exonérations dont bénéficiaient EGAL au détriment du Trésor public, tout simplement parce que ses sociétaires se recrutaient parmi certains dignitaires du régime Kabila ? Quelle est cette société au monde qui ne vit que des exonérations alors qu’elle réalise des bénéfices sur ses affaires ?

Avant EGAL, il y avait SGA, Economat du Peuple, Orgaman, Congo Futur, Trans-Benz…. Donc, il n’y a pas péril en la demeure. Même si EGAL arrêtait toutes ses activités, d’autres opérateurs économiques surgiront pour prendre la relève, mais d’une façon catholique vis-à-vis de l’Etat congolais.

  • Bendélé Ekweya té

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