A part sa courte victoire auprès de la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, la société Octavia de Pascal Beveraggi a maintes fois perdu le procès l’opposant à la société Astalia de Moïse Katumbi, que se soit devant le Tribunal de commerce de Kolwezi, que la Cour de cassation de France et récemment à la Cour de cassation de la RDC où le Français Beveraggi et sa société ont été sommés de payer 70 millions USD en terme des dommages et intérêts et tous leurs actifs directement transférés à Astalia du Chairman Moïse Katumbi.
Abattu et presqu’essoufflé, le patron d’Octavia chercherait un bouc-émissaire pour se décharger. Ainsi, par presse et réseaux sociaux interposés, Pascal Beveraggi accuse la banque panafricaine Ecobank, d’avoir transféré illégalement des fonds qu’elle détenait pour le compte de la société NB MINING AFRICA SA à des imposteurs. Allusion faite à Moïse Katumbi et sa société Astalia. Responsabilité que la banque se refuse d’endosser.
En effet, dans un communiqué rendu public le 29 décembre dernier, Ecobank reconnaît avoir effectué cette opération de transfert, mais très légalement, contrairement aux allégations d’illégalité avancées par Pascal Beveraggi. «Ecobank RDC SA tient à souligner qu’elle a effectivement procédé à l’exécution d’une décision judiciaire exécutoire sur minute confirmant les saisies qui ont été opérées sur les avoirs de la société NB MINING AFRICA SA en ses livres, et ce, à la requête de la société ASTALIA INVESTMENT LTD, lesquelles lui ont été notifiées respectivement aux dates du 23 septembre 2020 et 2 octobre 2020», peut-on lire dans ce communiqué.
Se défendant, Ecobank déclare qu’en tant que tiers-saisi et conformément à l’acte uniforme de l’Ohada en matière de recouvrement, elle a un rôle passif dans l’exécution des saisies et n’a pas qualité à apprécier la validité d’une saisie qui lui est notifiée par les instances habilitées. Donc, elle ne peut aucunement s’opposer à leur exécution sous peine d’être condamnée aux causes de la saisie. Pour Ecobank, ce rôle revient aux instances judiciaires que les parties sont appelées à saisir pour obtenir gain de cause.
Bref, Ecobank estime que le paiement par elle effectué à l’issue de ces saisies l’a été dans le respect total de la procédure et des lois en vigueur en RDC. Par là, elle se refuse d’être un bouc-émissaire dans le différend qui oppose Moïse Katumbi à Pascal Beveraggi.
Pour rappel, Moïse Katumbi a toujours accusé son ancien employé Pascal Beveraggi d’avoir usurpé sa société, profitant du parapluie de bonzes du régime Kabila (Lire l’article de scooprdc.net : Crimes économiques en RDC : Pascal Beveraggi sous le parapluie de Kikaya !). Des procès en procès, Moïse Katumbi a fini d’avoir gain de cause devant la Cour de cassation de la RDC, dernière instance judiciaire de recours, le 24 décembre dernier. Jugement qui clôt ce différend.