Blocage de la liquidation de la BIAC : les victimes en appellent vivement à l’intervention du président de la République !

Le chemin de la croix devient très long et insupportable pour les épargnants, créanciers et autres agents de la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC). Et pour cause, le blocage de l’opération de liquidation de cette banque en faillite par le Conseil d’Etat et la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Une immixtion qui privilégie les actionnaires de cette banque au détriment d’un plus grand nombre de personnes ci-haut citées depuis quatre ans.    

En effet, la BIAC qui était à une récente époque l’un de grands établissements bancaires du pays est secouée depuis 2016 par une grave crise qui a conduit en octobre 2020 la Banque Centrale du Congo (BCC) à décider du retrait de l’agrément lui accordé, et par conséquent, sa mise en liquidation forcée. Mais cette décision a été cassée le 3 novembre dernier par la Section Contentieux du Conseil d’Etat saisie par les actionnaires par une requête en «Référé-suspension».

Et parallèlement à cette action du Conseil d’Etat, le Parquet près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe a, pour sa part, initié des actions, dont un mandat de comparution lancé à l’endroit de l’ancien président du Comité d’Administration provisoire de la BIAC et une réquisition à expert adressée au Gouverneur de la BCC.

Pour les épargnants, les créanciers et le personnel de la BIAC, les actionnaires de cette banque en faillite qui sont derrière toutes ces manœuvres dilatoires, jouent sur le temps en complicité avec les juges du Conseil d’Etat et de la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, alors que leur argent est bloqué depuis quatre ans. Une situation qui leur a énormément porté préjudice.

Par toutes ces manœuvres judiciaires dilatoires, les agents de la BIAC et même la BCC voient dans le chef des actionnaires de la banque en faillite la détermination, non seulement à chercher à se disculper de leurs actes de mégestion et de fraude dénoncées par la BCC, mais aussi à envisager soustraire leurs sociétés apparentées du recouvrement des créances que le liquidateur est appelé à conduire auprès de tous les débiteurs.

«En saisissant la Justice contre la BCC qui joue son rôle de protéger l’épargne du public et préserver le système financier congolais, et en bénéficiant de l’appui total du Conseil d’Etat contre la liquidation forcée légale, les actionnaires de la BIAC qui sont responsables de la faillite de leur banque se voient protégés par les institutions étatiques au détriment des intérêts de centaines de milliers de compatriotes congolais victimes de la mégestion bancaire des propriétaires de la BIAC. Il est tout de même étonnant que l’appareil judiciaire puisse abandonner les poursuites diligentées par la BCC envers les actionnaires, administrateurs et dirigeants de la BIAC et s’investir à soutenir ces derniers», s’indignent les agents de la BIAC en détresse qui rappellent que cette banque entretenait 163 283 comptes ouverts à sa clientèle au travers d’un réseau constitué de 82 points d’exploitation sur l’ensemble du territoire national et employait un effectif global d’environ 2 000 personnes, dont 670 agents permanents, assistés par ailleurs par des temporaires.

Voilà pourquoi ils en appellent à l’attention personnelle et particulière du président de la République, Félix Tshisekedi, en tant que garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions, sur leur dossier pour un arbitrage correct. Ils invitent aussi les instances judiciaires saisies par ces actionnaires de la BIAC à s’activer à dire régulièrement le droit, notamment en cherchant à s’imprégner objectivement des réalités du dossier, tout en sachant que de nombreux déposants, travailleurs, et tiers créanciers lésés par les actes de mégestion, fraude et détournements des actionnaires de la banque dissoute, demeurent à l’attente du secours du même appareil judiciaire pour être restaurés dans leurs droits.

  • Bendélé Ekweya té

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