Amélioration du climat des affaires : Elysée Munembwe sensibilise les femmes entrepreneures 

Par Dorcas Nzumea.

Au cours d’une matinée d’échanges et de partage d’expériences tenue jeudi 10 septembre 2020 à Rotana Hôtel à Kinshasa, la vice-première ministre, ministre du Plan, Elysée Munembwe a sensibilisé les femmes entrepreneures sur les reformes relatives à l’indicateur « paiement des taxes et impôts ». Une initiative de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), cet atelier d’un jour a également servi de cadre pour informer les femmes entrepreneures congolaises sur les différentes reformes mises en œuvre afin d’assainir le climat des affaires.

Après avoir lancé les travaux, la VPM au Plan s’est appesantie sur le rôle de la femme dans l’entrepreneuriat.

« Il est parfaitement admis aujourd’hui que l’entrepreneuriat est un vecteur fondamental de l’économie… En effet, depuis la découverte du rôle économique des femmes, l’attention des pouvoirs publics et des organisations internationales est braquée sur les femmes. Celles-ci se trouvent au cœur des programmes d’activités génératrices des revenus et d’entrepreneuriat. Partout au monde, on observe un changement d’échelle des programmes, tenant compte de la place des femmes dans l’économie et le développement », a-t-elle déclaré.

Et de renchérir, « Pour notre pays, la République Démocratique du Congo, l’entrepreneuriat féminin est considéré comme l’un des leviers importants de la croissance économique, au vu du nombre des femmes qui s’y adonnent. C’est d’ailleurs l’un des piliers importants du programme quinquennal de Son Excellence Monsieur le Président de la République, tel que traduit dans le programme d’actions du Gouvernement et matérialisé dans le Plan National Stratégique de Développement (PNSD) ».

Cependant, malgré ce rôle de développement, Elysée Munembwe a reconnu les divers obstacles auxquels est confronté l’entrepreneuriat féminin congolais, notamment, l’accès difficile au marché et au financement, la faible sécurité juridique et judiciaire dans la pratique des affaires, les tracasseries de tout genre, la fiscalité et la parafiscalité lourdes, la difficile conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle pour les femmes entrepreneures mariées.

« A cela s’ajoutent l’impréparation à l’entrepreneuriat pour certaines femmes, l’absence de formation adéquate en management et en gestion de projets, la non-maîtrise des charges professionnelles et fiscales », a-t-elle déploré.

Elle a par ailleurs rappelé l’apport du Gouvernement sur cette question épineuse et a souligné que plusieurs réformes et actions visant à favoriser l’émergence de l’entrepreneuriat féminin ont été entreprises, dont la plus importante est la suppression de l’autorisation maritale jadis obligatoire pour toute femme entrepreneure mariée voulant s’adonner à des activités économiques.

En outre, s’agissant particulièrement de la fiscalité, la VPM du plan a constaté que la majorité des femmes qui évoluent dans l’entrepreneuriat ne sont pas suffisamment informées sur les réformes ayant fait l’objet de mise en œuvre sur le paiement des taxes et impôts pour assainir cet indicateur. Elle cite à titre d’exemple la télé-déclaration d’impôts. Selon elle, cette situation non confortable fait des femmes entrepreneures des cibles faciles à la merci de diverses tracasseries de la part de certains agents publics véreux. Elles espèrent y échapper en restant dans l’informel sans toutefois réaliser qu’en persistant dans cette voie, elles deviennent plutôt des proies faciles.

« La non-maîtrise de la fiscalité et de la parafiscalité constitue une pesanteur de taille à l’éclosion de l’entrepreneuriat féminin. Si de nature, la fiscalité effraye l’opérateur économique, moins maîtrisée, elle devient terrorisante », a-t-elle martelé.

L’entrepreneuriat n’est pas un fait du hasard, estime-t-elle, ni un sous-emploi, moins encore une circonstance hasardeuse de la vie. Il se prépare, il se forge, se consolide, et obéit à certaines règles financières, éthiques, déontologiques voire managériales. Il suppose une vision claire et une planification à long terme, un business planning bien élaboré, une confiance en soi, un esprit d’innovation, une détermination et un goût du risque.

C’est pourquoi, Elysée Munembwe invite les femme entrepreneurs, au sortir de cette tribune d’échanges et de partage d’expériences, à avoir une vision et des objectifs clairs pour arriver à conquérir leur place entant qu’actrices majeures dans le processus de développement de la RDC. Mais aussi, à faire de l’entrepreneuriat féminin un vecteur incontournable de la croissance économique et du développement de notre pays.

  • Bendélé Ekweya té

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