Par Ginno Lungabu.
Le rapport de Global Witness sur Afriland Bank a du mal cette fois-ci, contrairement aux précédents sur la RDC, à passer comme un évangile. Tout celui qui l’aurait lu constatera que de bout en bout, c’est un rapport au style conditionnel avec plein de «aurait». Voilà qui fait dire à l’avocat de cette banque mais aussi de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, venu à Kinshasa pour ce dossier, que sans preuve probante de leurs allégations, les ONG Global Witness et PLAAF, ont tout simplement manifester l’intention de nuire à ses clients et les soupçonne d’avoir un agenda caché. Ce qui a justifié sa plainte déposée au Parquet de Paris contre ces deux organisations (lire les articles de Scooprdc.net : «Vol, corruption, faux et usage de faux : Afriland First Bank porte plainte contre Global Witness et PPLAAF» ; «Plainte contre Global Witness et PPLAAF : l’avocat d’Afriland First Bank explique les motivations» , «Rapport de Global Witness : Afriland First Bank dénonce le chantage et les manipulations»).
Pour Me Eric Moutet, il faudra que la justice puisse examiner la manière dont ces ONG se substituent de manière assez totale à la fois aux victimes, service d’enquêtes, procureur, juge et finalement exécuteur de la sentence à savoir la publication à maximum sans aucun contrôle consensuel et qu’elles rendent compte si les choses ne se sont pas faites de manière convenable. «Nous avons assez d’éléments qui nous laissent à penser que les choses n’ont pas été faites de manière convenable, mais qu’elles ont été faites de manière frauduleuse», a-t-il déclaré dans un point de presse organisé ce mercredi à Kinshasa en insistant sur l’intention de nuire et l’agenda caché de ces organisations qui s’attaquent sans preuve à ses clients.
«Global Witness est une ONG avec une surface financière infinie. On le sait tous. Non seulement qu’elle a une surface financière infinie, mais elle a aussi un réseau considérable des lobbyistes, des presses ; donc c’est une ONG avec une très forte puissance. Ça c’est dans le domaine public. Et le fait que cette ONG soit financée par tel ou tel, c’est également dans le domaine public. J’ai parlé de Georges Soros, ce n’est pas une accusation, c’est un fait que Soros finance Global Witness et c’est prouvé et je n’en tire pas plus des conclusions. Mais quand on s’interroge sur le rôle de Soros dans ce dossier, le rôle de Soros à ce stade que moi je sache n’est autre que celui d’un financeur d’une ONG qui m’attaque, ne dis pas autre chose que cela», a répondu Me Eric Moutet à une question de savoir qui pouvaient être derrière Global Witness et PPLAAF pour mener cette campagne de diabolisation de Dan Gertler et d’Afriland First Bank CD.
Ce qui est vrai est que George Soros est souvent cité depuis longtemps dans des coups bas contre l’homme d’affaires israélien Dan Gertler présenté comme l’ami au président honoraire Joseph Kabila, ce dernier accusé d’avoir ouvert les robinets miniers et pétroliers à l’Israélien. A travers celui-ci, George Soros a toujours démarché pour obtenir la tête de Joseph Kabila qui aurait gêné ses intérêt en RDC. L’Américain est indexé comme le financeur de plusieurs mouvements citoyens qui ont tenu tête au régime passé. Et c’est lui qui serait l’instigateur de la rencontre des opposants, des activistes des droits de l’homme et ceux des mouvements citoyens à l’Ile de Goré, au Sénégal en 2016, sans oublier le financement de la fondation Kofi Anan, à la base de création de Lamuka à Genève, en Suisse.
«Ça fait des années que ça dure (NDLR : les accusations contre Dan Gertler) sans qu’il ne réagisse, mais aujourd’hui les choses sont allées plus loin et il a décidé de prendre sa défense en main et d’attaquer en justice ces ONG et de dire que ça suffit», a fait montrer Me Eric Moutet qui est convaincu que Global Witness et PPLAAF sont manipulées par des mains noires dont évidemment celle de George Soros même s’il ne l’a pas dit ouvertement.