Procès Kamerhe : le crime parfait n’existe pas !

(Réflexion de Maître Carlos Ngwapisha).

Comme tout congolais, Me Carlos Ngwapisha, avocat au barreau de Kinshasa/Gombe, suit attentivement le procès qui oppose Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président de la République, et ses deux coaccusés à l’officier du ministère public et à l’Etat congolais pour détournement des deniers publics dans le cadre du programme de 100 jours initié par la président Félix Tshisekedi. Seulement, son œil et son oreille de praticien de Droit, sont très différents de ses compatriotes non, mieux moins initiés. Ci-dessous sa petite réflexion sur les quatre audiences déjà tenues de ce procès, premier du genre en République Démocratique du Congo :  

Depuis hier, les défenseurs du prévenu Vital Kamerhe poursuivi pour détournement des deniers publics et corruption, se donnent le luxe de nous balancer les extraits du discours à la nation du chef de l’état Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour faire asseoir, en désespoir bien entendu, la thèse selon laquelle tous les décaissements du programme de 100 jours ont été effectués sur instruction du chef de l’Etat et que par conséquent, son mandataire V.K n’a fait que respecter les institutions de son chef.

Il y a lieu de rappeler deux trois ÉTAPES différentes dans l’historique de ce dossier. Primo, les décaissements de la somme totale de 57 millions USD au bénéfice de Jammal sont intervenus dans la période allant du mois de mars au mois de mai 2019; Secundo, le discours à la nation du chef de l’Etat est intervenu le 13 décembre 2019, au cours duquel, il dit clairement : « J‘instruis les ministres du budget, TP et leur collègue des finances de procéder au décaissement des fonds pour le programme de 100 jours…».

Cette phrase apparaît pour la défense de V.K comme un soutènement soutenable pour s’en sortir. NON, VOUS avez tapé à côté, car une analyse simple démontre que même le chef de l’Etat n’était pas au courant que depuis le mois mai 2019, soit 7 mois avant son discours, JAMMAL était déjà totalement servi, sinon, il n’allait pas reprendre cette instruction… VK n’a pas informé son mandat.

Tertio, donner les instructions, ne voudrait pas dire violer la loi ou la procédure, sinon, un ordre MANIFESTEMENT illégal n’est pas exécutable. V.K est revenu plusieurs fois sur ce principe lors de l’instruction, si les instructions du chef de l’Etat étaient contraires à la loi, il n’allait pas exécuter.

QUESTION : VOTRE CHAUFFEUR SORT AVEC VOTRE VOITURE POUR ACHAT DES PAINS DANS UN SUPER MARCHÉ X SUR VOS INSTRUCTIONS, IL ARRIVE SUR LE BOULEVARD, IL PREND LE SENS CONTRAIRE ET TAMPONNE UNE DAME QUI DÉCÈDE SUR PLACE, LE PROPRIÉTAIRE DU VÉHICULE SERA TIL POURSUIVI POUR COMPLICITÉ À CET HOMICIDE INVOLONTAIRE ? (NDLR : Débat d’écoles ouvert)

  • Bendélé Ekweya té

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