Devant les caméras de la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC), le ministre des Sports et Loisirs, Amos Mbayo, et le secrétaire général aux Sports, Barthélemy Okito, sont apparus pour vanter le geste que le Gouvernement Ilunkamba a posé en faveur de la famille de l’ancien léopard et sélectionneur national Nicodème Kabamba dont le corps traînait à la morgue depuis plus d’un mois par manque de moyens financiers d’organiser ses funérailles.
Geste louable bien qu’intervenu tardivement après plusieurs cris d’alarmes dans les milieux sportifs et d’associations des journalistes sportifs. Même si le montant n’a pas été révélé, un coup d’oeil de l’aigle bien fixé laisse transparaître deux liasses de 100 USD sorties de l’enveloppe tendue par Barthélemy Okito et remises à la famille du défunt. Ce qui ferait au moins 20 mille USD.
Amos Mbayo a loué par ce geste le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Mais seulement, les analystes-économiques s’interrogent pourquoi cette assistance ne pouvait pas se faire en Franc congolais, monnaie locale ? Quel exemple, Sylvestre Ilunkamba, de surcroît professeur d’Economie, et ses ministres donnent-ils au petit peuple congolais appelé à combattre la dollarisation de son économie ?
Franchement, la dé-dollarisation de l’économie congolaise, voulue officiellement par le Gouvernement du temps de Matata Ponyo, aura beaucoup de peine à se concrétiser. Officiellement, toutes les dépenses courantes devraient se faire en franc congolais depuis fin septembre 2015.
A l’époque, Jean-Louis Kayembe, directeur des opérations à la Banque centrale avait rappelé à quel moment les devises peuvent être utilisées dans une économie nationale : «Les devises en principe dans une économie servent à acheter à l’extérieur ; acheter des biens et services qu’on ne produit pas au sein de l’économie. Donc, les devises devraient servir à couvrir les importations. Ce sont des moyens de paiements que devaient détenir les banques ou la banque centrale».
Le défi parait encore énorme quant à la dé-dollarisation de l’économie congolaise du fait que 85% des dépôts dans les banques sont effectués en cette monnaie américaine et que le loyer et même les frais académiques et scolaires continuent d’être exigés dans cette devise, contrairement à beaucoup de pays africains où leurs autorités ont imposé le respect envers leurs monnaies respectives.
Des cas illustratifs sont nombreux : Rwanda, Ouganda, Tanzanie, Congo-Brazza (les pays de la zone franc CFA), Afrique du sud…, aucune transaction dans ces pays ne se fait en dollar américain. Les autorités congolaises qui voyagent dans ces pays africains le savent. Pourquoi alors se font-elles en première position saboteuses du Franc congolais ? Voilà ce qui fait que la mesure instituant le franc congolais comme monnaie de référence pour le paiement de tous les frais des soins médicaux, de consommation de l’électricité, de l’eau, ainsi que du loyer à usage résidentiel peine à s’appliquer, parce que l’exemple est mal donné par le sommet.