Contrats chinois : extrême urgence d’une révisitation !

Ce lundi 20 janvier 2020, le président de la République Félix Tshisekedi va participer au premier sommet sur l’investissement Royaume-Uni – Afrique à Londres. Mais déjà, il faut lui dire qu’au pays, l’exécution des contrats dits ‘’chinois’’, mieux du Projet de coopération Sino-congolais, n’a pas été correcte. Cette alerte exclusive de Scooprdc.net découlant d’une enquête menée et des données fiables à sa disposition sur ce dossier dont il suit l’évolution depuis belle lurette, est ainsi lancée pour prévenir si négociations et accords à signer il y a à Londres, d’éviter des erreurs aux allures des contrats léonins du genre ‘’projet de coopération Sino-congolais’’.

Tenez, à ce stade, plus de 10 ans d’existence de ce projet, le taux de décaissement général par la Banque chinoise Exim Bank n’a pas atteint 40% pour sa réalisation. Convenue avec le gouvernement congolais à 6,2 milliards en 2008 dont 3,2 à investir dans la Sicomines, une joint-venture entre la Gécamines et le consortium d’entreprises chinoises, et 3 destinés aux infrastructures, la convention n’a pas atteint sa maturité surtout dans son deuxième volet consacré aux infrastructures.

En effet, de 3 milliards prévus en faveur des projets des infrastructures (routes, écoles, hôpitaux et centres de santé…), jusque fin 2018, selon Moïse Ekanga, responsable du Bureau de coordination et de suivi du programme sino-congolais, 738 millions USD ont été déboursés par la banque, soit 24,6% de décaissement en 10 ans de la convention. Aujourd’hui, selon les révélations du directeur général de l’Agence Congolaise de Grands Travaux (ACGT) faites aux journalistes du Réseau des Journalistes Economiques et Financiers de la RD Congo (REJEF) en novembre dernier, les 3 milliards USD ont été unilatéralement réduits sans explication de la part des Chinois à 1 milliard. Aux dires de Charles-Médard Ilunga, le décaissement est déjà à plus de 800 millions USD. Donc, il ne reste pour ce projet des infrastructures que 100 millions et quelques mille USD à débourser par la banque chinoise.

Logiquement, avec cette diminution drastique de 66,6% de l’enveloppe destinée aux infrastructures, objet premier de ces contrats signés dans le cadre des programmes ‘’Cinq chantiers de la République’’ et ‘’Révolution de la Modernité’’, la révision de ce Projet de coopération Sino-congolais s’impose impérativement. Etant donné que comme gage, le Gouvernement a ‘’hypothéqué’’ 10 millions de tonnes de cuivre et 6 millions de tonnes de cobalt, valant énormément en valeur monétaire plus que les 6,2 milliards USD convenus au départ et capricieusement décaissés par la partie chinoise.

Aussi, partant des données fournies dans le temps par Moïse Ekanga à Scooprdc.net, il est clair qu’avec les remboursements depuis 2016 effectués par la Sicomines, cette joint-venture entre la Gecamines et le consortium d’entreprises chinoises pour exploiter le cuivre et le cobalt mis en gage en vue de rembourser le prêt contracté auprès d’Exim Bank of China, dont le montant compilé de trois ans (2016, 2017 et 2018) donne 692 millions USD déjà remboursés, il ne restera que 308 millions à rembourser et quelques intérêts à payer à l’évidence que le prêt décidé unilatéralement à 1 milliard USD était effectif.

Une autre raison qui oblige cette révision de la Convention du projet sino-congolais est que même la Sicomines censée exploiter les minerais mis en gage pour le remboursement des prêts d’Exim Bank, n’a pas reçu la totalité de son investissement de l’ordre de 3,2 milliards USD. La banque chinoise n’a octroyé jusque fin 2018 que 1,738 milliards USD, soit 57,6% comme taux de décaissement.

D’où une vive interpellation au président de la république, Félix Tshisekedi, au premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et son gouvernement d’éviter à la RDC la prédation de son Cuivre et son cobalt dans une convention non respectée par la partie bailleresse des fonds. Scooprdc.net a alerté !

  • Bendélé Ekweya té

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