Affaire Oly Ilunga : de la garde à vue à l’assignation à résidence surveillée

Arrêté le matin de samedi 14 septembre et gardé à vue à la Police judiciaire, puis, transféré lundi au Parquet près la Cour de Cassation, l’ex-ministre de la santé publique, Oly Ilunga, a été auditionné, ce mardi 17 septembre, par le premier avocat général. Ce dernier l’a placé sous mandat d’arrêt provisoire et a envoyé immédiatement son dossier en Chambre du conseil devant la Cour de cassation. Celle-ci a siégé le même jour en Chambre du conseil.

A l’audience qui a commencé vers 17h30, le Ministère public qui l’a présenté devant la Cour de cassation a demandé qu’il soit placé en détention préventive au regard de la gravité, selon lui, des faits et des indices sérieux de culpabilité en rapport avec le détournement de fonds destinés à la lutte contre le virus à Ebola. Sa demande a été prise en délibéré le soir même.

C’est vers 19 heures que la Cour de cassation a rendu son ordonnance. Estimant que les faits reprochés à Oly Ilunga ont été commis à l’occasion de l’exercice de ses fonctions de ministre de la santé publique, la Cour de cassation a décidé de son assignation à résidence surveillée.

Cette compétence d’assignation à résidence surveillée revenant au Ministère public, il y a risque de voir Oly Ilunga être conduit à la prison de Makala comme ce fut le cas notamment de Martin Mukonkole et Franck Diongo alors députés nationaux arrêtés pourtant couverts d’immunité, qui, assignés à résidence surveillée par la Cour Suprême de Justice, avaient été détenus à la prison centrale. Il y avait eu un grand débat à l’époque sur cette notion de ‘’résidence surveillée’’ entre le PGR Flory Kabange Numbi qui estimait que la prison est aussi une résidence surveillée et tous les juristes de l’opposition qui pensaient eux autrement. Le premier avocat général près la Cour de cassation s’inscrira-t-il dans la logique décriée de Flory Kabange Numbi ?

Pendant ce temps, les avocats de l’ex-ministre Oly Ilunga crient toujours à l’innocence de leur client. Dans un communiqué signé et publié par Me Guy Kabeya et Willy Ngashi, ces avocats ont fait savoir que sur les 4,3 millions USD que l’on suppose être détournés par leur client, plus de 1,9 millions de dollars américains de cette somme ont été décaissés en un mois après la démission du Dr Ilunga de manière qu’il ne peut nullement en répondre. Et d’ajouter que pour le reste, soit 2,4 millions USD mis à la disposition du cabinet du ministre en 11 mois, les pièces comptables qui gisent dans le dossier attestent, selon eux, que cette somme a exclusivement été utilisée aux fins de la lutte contre la maladie à virus Ebola.

Innocent Olenga

  • Bendélé Ekweya té

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