Haut-Uélé : les relations se rouillent entre le gouverneur Baseane Nangaa et Kibali Goldmine !

Les relations entre la société aurifère Kibali Goldmine et le gouverneur de province du Haut-Uélé tournent au vinaigre. Pourtant, lors de la conférence de presse de cette entreprise en juillet dernier à l’hôtel Memling-Kinshasa, le nouveau gouverneur du Haut-Uélé s’était déclaré vrai partenaire de Kibali et avait promis une franche collaboration entre celle-ci et son gouvernement. Dommage, deux mois seulement, les relations entre les deux ‘’partenaires’’ ne sont pas au beau fixe.

En effet, dans une lettre de trois pages datant du 28 août dernier, tel un réquisitoire, le directeur résidant de Kibali Goldmine, Cyrille Mutombo, accuse sans mâcher les mots le successeur de Jean-Pierre Lola Kisanga d’avoir incité la population de Watsa à la désobéissance civile. Ce, lors de son adresse populaire le 24 août au marché Duembe, dans la cité de Kokiza.

La pomme de discorde est l’occupation illégale de la concession de cette société minière par la population encouragée, selon les termes de la lettre de Cyrille Mutombo, par le gouverneur, alors que cette même population avait déjà été délocalisée et réinstallée dans le respect du code et règlement minier en vigueur en RDC. Pour Kibali Goldmine, les propos du gouverneur sont ni plus ni moins une incitation à la désobéissance civile. Non sans raison, le fait que le gouverneur au cours de cette adresse populaire, après avoir solennellement invité les populations à se ranger tous derrière lui en défenseur des intérêts de tous les occupants illégaux et des auteurs des constructions anarchiques qui ont envahi la zone d’exclusion de cette  société minière, ait donné une caution morale et sécuritaire à tous ces inciviques et anarchistes, soutient cette thèse d’accusation.

Or, selon la lettre du directeur résidant, le processus de délocalisation et celui d’installation des toutes les populations affectées par le projet dans la cité de Kikoza marchaient très bien. Mais c’est le discours de l’autorité provinciale dénoncé par Kibali Goldmine qui crée la confusion en invitant expressément et sans détours ces populations déjà délocalisées à revenir réoccuper les sites libérés, en leur reconnaissant même le droit de bénéficier d’une seconde mesure de délocalisation en violation flagrante de code et règlement minier en vigueur en RDC.

Outre cette zone d’exclusion du quartier Banday à Watsa, le directeur résidant dénonce également la même activité dans la zone d’exclusion B et des périmètres miniers de Kibali Goldmine SA, avec l’arrivée et l’installation de près d’un millier de nouveaux exploitants artisanaux illégaux, principalement le long de la rivière Kibali et dans le camp Zakitoko, mais aussi à Faradje, Makoro, Karagba, Abivan, camp Belengo, Bovi, centre Rambi…

Avant que cette situation ne dégénère et que la république en subisse le coup occasionné par les gouvernements successifs critiqués de mettre en mal le climat des affaires en RDC, le responsable de la firme minière ne demande au gouverneur que le rétablissement de Kibali Goldmine dans ces droits.

D’après les indiscrétions parvenues à Scooprdc.net, l’acte posé par Christophe Baseane Naanga n’est pas anodin. En opérateur économique chevronné, il voudrait favoriser l’exploitation artisanale de l’or dans les concessions à haute teneur de Kibali Goldmine pour orienter ce minerai vers ses propres comptoirs d’achat déjà créés. Question de se faire davantage un matelas financier après toutes les dépenses effectuées pour être élu député provincial, puis gouverneur de province.   De faux calculs égoïstes qui risquent de décourager des investisseurs dans cette affaire où Baseane Naanga est à la fois juge et partie parce qu’étant un businessman et gouverneur de province.

Nzakomba.

  • Bendélé Ekweya té

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