Crimes économiques sur les minerais en RDC : Valery-Giscard Kusema déplore l’imbécilité collective des Congolais

Sur sa page Facebook, Valery-Giscard Kusema, le chef de travaux à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) écrit dans un esprit révoltant : « elle ne figure pas sur la liste des aéroports nationaux et internationaux de la Rdc, moins encore sur celle des aérodromes et autres pistes d’atterrissage. Et pourtant, la route de Walikale (Photo ci-haut) est parmi les pistes les plus sollicitées du pays après N’djili et Goma. Ici, il n’y a ni aérogare, ni un seul appareillage d’aide à la navigation. Mais chaque jour, des aéronefs généralement de type Let 410 évacuent des tonnes et des tonnes de Coltan vers des destinations inconnues au vu et au su de tous. Avons-nous atteint le paroxysme de la bêtise collective? Ni la population, ni l’administrateur du territoire, ni le gouverneur de province, ni les renseignements, ni l’OCC, ni la DGDA , ni la PNC ni les FARDC, ni le ministre de transport, ni le premier ministre , ni… ne se sent interpellé! ».

Le cri de détresse de ce jeune enseignant en journaliste corrobore les dénonciations de pillages et des détournements des ressources et revenus miniers faites par Global Witness et le Centre Carter. Malheureusement, toutes les institutions (Présidence de la République, Parlement, Gouvernement et Justice) sont indifférentes comme s’il s’agissait d’un simple vol d’une poignée des cacahuètes par des enfants. Or, il est question des millions de dollars américains qui, mis ensemble atteignent des milliards des dollars dont le pays a grandement besoin pour son développement mais qui, impunément remplissent les poches d’un petit groupe d’individus.

Tenez, dans son rapport publié en juillet dernier et intitulé « distributeur automatique », Global Witness faisait état de 750 millions de dollars versés par les entreprises à des organisations étatiques en République Démocratique du Congo et qui auraient échappé au trésor public entre 2013 et 2015. D’après Global Witness, les témoignages et des documents recueillis laissent penser qu’une partie de cet argent normalement destiné à la Gécamines, a été redistribué au sein d’un réseau de personnes corrompues entretenant des liens avec le régime en place à Kinshasa. Le ministre des mines, Martin Kabwelulu, et la hiérarchie de la Gécamines pointée du doigt par l’ONG britannique se sont battus comme le diable dans le bénitier pour contredire cette dernière sans y parvenir, ni convaincre.

Jeudi 2 novembre dernier, c’est le Centre Carter qui est revenu à la charge avec un rapport intitulé « affaire d’Etat ». Entre 2011 et 2014, la Gécamines est accusée d’avoir dissimilé 750 millions de dollars usd des transactions du cuivre et du cobalt. Elle est également accusée de n’avoir pas destiné au trésor public les royalties, bonus et autres frais contractuels d’au moins 262 millions de dollars par an et ce, durant la période de 2009-2014. Entre les lignes, le rapport engage la responsabilité du duo Albert Yuma – Jacques Kamenga à la tête la Gécamines qui fonctionne comme un Etat parallèle et qui est une boîte noire financière.

Deux jours avant, soit le 31 octobre, Global Witness a dénoncé dans un communiqué l’implication des officiers militaires congolais dans la production aurifère d’où ils tirent  un profit personnel, en violation de la loi qui interdit aux hommes en uniforme les activités économiques  notamment dans le secteur minier congolais.  L’ONG britannique cite sans ambage le général de brigade Étienne Mbunsu Bindu des FARDC basé à Walikale, au Nord-Kivu qui bénéficie, par son fils interposé, de 30% de production d’Or de la GEMINACO, en violation du code minier.

Coltan, Or, cuivre, cobalt, diamant… sortent ainsi du pays sans quantification réelle. Même la Sicomines, issue du partenariat entre l’Etat congolais et un consortium des entreprises chinoises dans le cadre des contrats chinois, excelle dans la fraude. Elle exporte le cuivre et le cobalt non raffinés. Ce qui occasionne un véritable manque  à gagner pour la RDC du fait que la teneur exacte de ces concentrés de cuivre et de l’hydroxyde de cobalt n’étant pas connue, leur valeur en monnaie déclarée à la frontière est moindre par rapport à la valeur réelle si ce cuivre et cobalt sortaient du pays raffinés à 99,9% comme convenu dans le contrat. Ce manque à gagner est énorme en termes de millions de dollars, confie net un expert minier à scooprdc.net.

Sans doute, l’imbécilité collective des Congolais qui supportent allégement des crimes gravement économiques sur les minerais de leur pays, fait penser au sénateur Modeste Mutinga qui n’a trouvé mieux d’écrire un livre intitulé « la République des inconscients ».

Agnelo Agnade

 

 

  • Bendélé Ekweya té

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