6,2 milliards de dollars américains, c’est le fonds que le gouvernement congolais a décidé d’emprunter auprès de la banque chinoise Exim Bank dans le cadre des contrats dits « chinois » signés en 2008. De cette somme, 3 milliards devraient être investis dans les infrastructures (routes, écoles, hôpitaux…) et 3,2 milliards étaient destinés dans le domaine minier, à travers la Sicomines. Cette dernière est une joint-venture entre un consortium des entreprises chinoises pour 68% des parts et la Gécamines ainsi que la Snel pour 32%.
Selon ce contrat, le remboursement des emprunts doit se faire par les bénéfices générés par la Sicomines. Mais l’opacité qui entoure ces contrats chinois inquiète plus d’un congolais. En 2014, le décaissement effectué par Exim Bank s’élevait à 1,7 milliard de dollars dont 468 millions pour les infrastructures. Toutes les démarches auprès du Bureau de coordination et de suivi du programme sino-congolais dirigé par Moïse Ekanga, pour savoir à ce jour combien Exim Bank a-t-elle déboursée sur le 6,2 milliards de dollars, se sont avérées vaines. Ce natif de Lomela très discret comme son maitre Augustin Katumba Mwanke, préfère faire de ces contrats chinois un mystère pour les Congolais, pourtant censés connaitre toute la vérité dans le cadre de la transparence et de la redevabilité.
Mais c’est mal connaitre les Chinois. Ils n’ont jamais été sérieux. Pour preuve, le ministre des mines Martin Kabwelulu cité par la très crédible agence américaine de presse Bloomberg alerte déjà sur la fraude de Chinois dans ce partenariat. Dans une lettre du 11 septembre dernier, martin Kabwelulu a écrit au directeur général de Sicomines, Sun Ruiwen, pour lui signifier sa désapprobation d’exporter le cuivre et le cobalt non raffinés. Pour Martin Kabwelulu, ce raffinage devrait se faire en RDC, selon l’accord signé. Or, depuis son exploitation des gisements de Dikulwe et Mashamba, la Sicomines exporte des concentrés du cuivre non raffiné et de l’hydroxyde de cobalt, des cathodes de cuivre et du cobalt non traités.
Par ce comportement des Chinois qui s’apparente à la fraude, il sera difficile à la RDC d’évaluer la valeur réelle de ces deux minerais exportés dans l’état non raffinés. Ceci ne permettra pas de savoir les bénéfices réalisés pour pouvoir rembourser les dettes chinoises.
Ce genre de comportement rappelle la triste Sengamines à Mbuji-Mayi, détenue par les Zimbabwéens du temps de Laurent-Désiré Kabila. Cette entreprise qui exploitait du diamant, exportait les graviers vers Zimbabwe sans permettre aux experts congolais de quantifier les carats de diamant produit.
Chapeau bas au ministre Martin Kabwelulu qui tient à ce que les Chinois dans la Sicomines respectent la convention signée pour que cette fois-ci la RDC ne soit pas perdante pas dans les accords signés avec ses partenaires.