Dans son communiqué du 23 aout dernier, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine tout en annonçant le tenue à Kinshasa, le 19 octobre prochain, d’un sommet des garants de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la Coopération pour la RDC et la région, a demandé à la Communauté internationale à s’impliquer pour la relocalisation des ex-éléments du M23 (cantonnés présentement au Rwanda et en Ouganda, Ndlr) dans un pays tiers.
Par cette prise de position, la direction du Mouvement du 23 mars (M23), se dit extrêmement inquiète et exprime sa déception et son désaccord avec l’Union Africaine. Dans un communiqué publié depuis Kampala par son président Bertrand Bisimwa, cet ex-mouvement rebelle estime que c’est un aveu d’échec de l’Union Africaine à garantir la mise en œuvre des Déclarations de Nairobi pour laquelle elle s’est engagée le 12 décembre 2013. Ce qui, selon le M23, non seulement, est une compromission dangereuse du processus de paix issu de ces Déclarations signées par le Gouvernement congolais et le M23, mais également accentue les frustrations des ex-combattants et des réfugiés qui voient s’éloigner les espoirs de leur rapatriement.
En effet, bien que signées séparément, les Déclarations de Nairobi signées par le gouvernement congolais et du M23 convergent sur onze points, notamment la fin de la rébellion ; l’amnistie ; les dispositions transitoires de sécurité ; la libération de prisonniers ; la transformation du M23 en parti politique ; la démobilisation et réinsertion des ex-combattants M23 ; le retour et installation des réfugiés et des personnes déplacées internes ; la constitution d’une commission devant statuer sur les biens spoliés, extorqués, pillés et détruits ; la constitution d’une commission de réconciliation nationale et justice ; la gouvernance et réformes socioéconomiques, la mise en œuvre des conclusions de la revue de l’accord de paix du 23 mars 2009 et enfin le mécanisme de mise en œuvre, suivi et évaluation.
A ce jour, si les choses sont allées vite avec l’amnistie et la libération des prisonniers, il n’en est pas le cas pour les autres points qui piétinent. C’est notamment le rapatriement des ex-combattants M23, cantonnés en Ouganda et au Rwanda, vers la RDC. Cette question divise le gouvernement congolais et les responsables de l’ex-rébellion qui s’entraccusent du non-respect des engagements pris à Nairobi.
Agnalo Agnade