Les services dans certaines stations-services de la ville de Kinshasa ont perdu leur rythme normal depuis le matin de ce mercredi 30 aout. Le quota pour chaque véhicule est fixé à 10 litres. Pour aller au-delà de cette quantité, c’est un cocktail de manœuvres et d’acrobaties. scooprdc.net apprend auprès de différents pompistes que c’est le mot d’ordre de leur hiérarchie qui traduit le signe du début de la grogne des pétroliers. Ces derniers au sein du Groupement Professionnel des Distributeurs de Produits Pétroliers (GPDPP) ont écrit, le 28 aout dernier, au premier ministre Bruno Tshibala pour lui signifier l’impossibilité pour eux de renouveler les stocks des produits pétroliers. Si on n’y prend garde, alerte-t-on scooprdc.net, la situation risque de pourrir pendant deux semaines.
Bien que SEP-Congo passe au-devant avec son communiqué de presse du 29 aout pour rassurer que le pays dispose d’un stock de carburant suffisant pour approvisionner régulièrement et de façon continue l’ensemble du pays, les revendications des pétroliers reposent sur la nécessité d’actualiser plus rapidement le taux de change dans la structure des prix. Ils font remarquer que l’écart entre le taux structure qui est maintenu actuellement à 1380FC/1$ et le taux commercial continue de contribuer de façon majeure au déséquilibre financier de leurs sociétés. Dans leur lettre au premier ministre Bruno Tshibala, ils affirment que la dégradation régulière de la situation financière des sociétés pétrolières ces derniers mois a fini par atteindre un point culminant qui se traduit par des stocks quasi nuls pour les sociétés commerciales de distribution de produits chez SEP-Congo. La Corporation des pétroliers recommande afin d’éviter au pays le risque d’une forte perturbation de son approvisionnement en produits pétroliers, l’adoption d’une mesure exceptionnelle d’urgence qui consiste en la mise à jour de la structure des prix des produits pétroliers par la seule actualisation du taux de change structure et que le gouvernement mette à la disposition de la Profession pétrolière une allocation spéciale en devises étrangères à ce nouveau taux de la structure des prix.
Le gouvernement, dos au mur !
C’est à quelques jours de la rentrée scolaire que les pétroliers pour faire fléchir le gouvernement. Le choix de ce moment crucial ne relève pas d’un simple hasard. C’est du bon calcul des pétroliers. Un gouvernement responsable n’accepterait pas voir des colonnes d’élèves aller à l’école et retourner à la maison à pieds. D’où l’exigence des pétroliers de la convocation dans les meilleurs délais d’une réunion en vue d’examiner et arrêter ensemble les mesures appropriées et leurs modalités de mise en œuvre. Le refus de convoquer cette réunion aura comme conséquence la survenance de la rupture de l’approvisionnement, préviennent les pétroliers. Un gouvernement responsable ne l’accepterait pas du tout.
Ginno Lungabu