Tuerie  de deux casques bleus par les ADF : aveu d’impuissance des Nations unies

Les membres du Conseil de sécurité de l’Onu ont condamné mardi toutes les attaques et provocations perpétrées contre la MONUSCO par des groupes armés en République démocratique du Congo. Ils ont demandé, dans une déclaration rendue publique à New York le 10 octobre dernier, aux autorités congolaises à enquêter rapidement sur les attaques qui ont couté, lundi à Manundioma dans le Nord-Kivu, la vie à deux casques bleus et fait 18 autres blessés, et à traduire leurs auteurs en justice. Le Conseil de sécurité et le Secrétaire général de l’Onu ont appelé tous les groupes armés en RDC à déposer leurs armes et soulignent que les attaques visant les forces de maintien de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international.

D’après certains analystes qui se sont confiés à scooprdc.net, demander aux autorités congolaises une enquête rapide et le déferrement  des auteurs de ces tueries à la justice, est un aveu d’impuissance des Nations unies. Ces analystes estiment que les Nations unies connaissent les auteurs de ces attaques qui sont bien identifiés comme les rebelles ougandais de l’ADF. Elles ont des instruments juridiques internationaux qui priment sur ceux de la RDC, capables de contraindre cette nébuleuse rébellion qui n’a jamais attaqué l’Ouganda dont le régime Museveni est le leitmotiv de son existence. A l’instar de l’enquête sur l’assassinat de deux experts de l’Onu au Kasaï central, la tuerie de deux casques bleus tanzaniens à Manundiomba par les ADF devrait également faire l’objet d’une enquête internationale. Le contraire cacherait une démarche floue de l’Onu dans ce sens qu’il est difficile de croire que les autorités congolaises seront crédibles dans leur enquête s’agissant de deux casques bleus au Nord-Kivu, mais ne peuvent pas l’être lorsqu’il s’agit de deux experts.

Il est aussi étonnant que la puissance de feu dont dispose la Force onusienne ne parvienne pas à taire les mauvaises intentions des groupes rebelles et autres milices mai-mai. S’il est vrai que les soldats de la paix ne sont pas en RDC comme forces combattantes mais plutôt comme force de protection des populations civiles, il y a au sein de la Monusco une brigade d’intervention qui a été mise en place en 2013 avec une mission spécifique : bouter dehors la rébellion du M23 et combattre toutes les forces négatives qui écument l’Est de la RDC. Depuis la victoire de cette brigade sur le M23, l’impression est qu’elle ne se soucie guère des forces négatives qui pourtant mettent à mal sa crédibilité sur terrain. La dernière attaque sur ses casques bleus en est une preuve palpable.

Au regard de l’arsenal militaire dont dispose la Brigade d’intervention, les experts militaires voient mal que les ADF et les FDLR qui étaient aussi ses cibles fondamentales, résistent quatre ans après. C’est honteux d’appeler ces groupes armés à déposer les armes. Il n’y a que les pasteurs et les prêtres qui peuvent croire le faire avec la bible. Mais dans le cas d’espèce, il n’y a que les armes qui doivent chasser d’autres armes. C’est un principe militaire.

Agnelo Agnade.

 

  • Bendélé Ekweya té

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