Répression policière de la marche de Kinshasa : parmi les victimes, une fille d’un officier de police tuée par balle

« Dieu nous jugera », c’est les propos soupirants et écœurés d’un officier de la Police Nationale congolaise, le colonel Steve Kapangala, dont la fille est parmi les victimes tuées par une rafale dans la répression policière de la marche de dimanche 21 janvier à Kinshasa. Le drame s’est déroulé à la paroisse Saint François de Sales dans la commune de Kintambo. Dechade Kapangala, 24 ans et postulante religieuse de son état, s’est vue le souffle de vie coupé à cause d’une bavure des compagnons d’armes de son père que les autorités congolaises qualifient de « professionnels » et minimisent ainsi des pertes en vies humaines.

D’après les témoins présents dans l’enceinte de la paroisse, un véhicule anti-émeute équipé d’une mitrailleuse et avec à son bord quelques policiers, a surgi sur l’avenue Komoriko et s’est arrêté quelques secondes devant la paroisse en dehors de l’enclos. Les plus lucides parmi les fidèles à l’intérieur de la paroisse ont juste eu le temps de se mettre à l’abri quand tout à coup une rafale est partie du véhicule anti-émeute en direction des fidèles dans la paroisse avant de partir en trombe. Conséquence, c’est la postulante Theresia, née Dechade Kapangala, fille d’un officier de police qui s’écroule, atteinte par quatre balles et se vide de son sang. Ironie du sort ?

Dechade Kapangala serait-elle victime du professionnalisme de la PNC ?

Lorsque les enfants de ceux qui protègent le régime actuel en RDC, en réprimant dans le sang les paisibles citoyens qui ne font que réclamer le respect de la constitution et l’alternance au pouvoir tombent aussi victimes, il y a matière à grande réflexion. Comment expliquer qu’une police dite « professionnelle » puisse tirer à balle réelle en direction des fidèles qui n’étaient encore que dans l’enclos de la paroisse ?  Utiliser une mitrailleuse pour soi-disant sommer les manifestants à mains nues, est un amateurisme inqualifiable d’une police dont la mission principale est de protéger les citoyens et leurs biens.  Ces concitoyens sur qui la police s’en était pris, étaient-ils armés ? Ou étaient-ils entrain de casser ? Le seul mérite de la police congolaise c’est le port de la tenue bleue et sa spécialité c’est la commission des bavures, malheureusement vantée par les décideurs politiques.

Question : qui va consoler le colonel Steve Kapangala, sa hiérarchie ou ceux qui dénient la crise ? En déclarant que « Dieu nous jugera », cet officier supérieur à bout de souffle a fait un désaveu de sa carrière et regrette le fait qu’il soit trahi par ceux-là même qu’il a toujours défendus au péril de sa vie mais qui, aujourd’hui, sacrifie la vie de sa propre fille. La mort de la pauvre Dechade, inoffensive mais cruellement et injustement tuée par balle, doit interpeller d’autres policiers et même la fameuse garde dite « républicaine » qui se font conduire comme des troupes des moutons.

Par ailleurs, la justice militaire est en principe appelée à se saisir de cette affaire et initier une enquête pour dénicher la jeep mitrailleuse meurtrière et sanctionner le policier tireur. Parce qu’il n’y en a pas eu deux qui sont passées par Saint François de Sales.

JYMAM

  • Bendélé Ekweya té

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