ITIE : la RDC risque la défénestration

Neuf personnalités engagées dans la mise en œuvre du processus ITIE en RDC alertent et appellent à sauver la situation : la RDC s’achemine vers la suspension, la rétrogradation ou la sortie du processus ITIE (Initiative de Transparence de l’Industrie Extractive) avec des conséquences nuisibles au développement du secteur extractif. C’est la conséquence des retards accumulés ces derniers mois dans ces processus. Dans un mémorandum publié le 05 septembre, Jean-Claude Katende, Jean-Pierre Okenda, Emmanuel Umpula, Fabien Mayani, Boniface Umpula, Baby Matabishi, Elisabeth Caesens, Jimmy Munguriek et Grégoire Kasadi révèlent que les activités prévues dans le plan d’action 2016-2017 sont soit retardées, soit non réalisées. Ils déplorent la non-publication du rapport ITIE-RDC 2015, bloqué pour raison de non-paiement des honoraires de l’Administrateur indépendant, mais également le retard dans le processus d’élaboration du rapport ITIE-RDC 2016, l’inexécution de la Feuille de route sur la propriété réelle et l’inexécution des activités préparatoires à la validation du pays attendue en 2018.

Craignant que tous les efforts conjurés depuis plusieurs années qui ont fait que le pays soit validé en 2014 ne tombent dans l’eau, ces neuf personnalités recommandent urgemment entre autre la suspension du coordonnateur national de l’ITIE/RDC qu’elles responsabilisent dans le dysfonctionnement du Groupe Multipartite de l’ITI/RDC ; la désignation d’un coordonnateur national intérimaire qui bénéficie de la confiance de toutes les parties prenantes et qui a les compétences techniques pour mener à bien la publication du rapport ITIE-RDC 2015 et entamer les processus d’élaboration du rapport ITE-RDC 2016. C’est pour arriver à sauver le pays de ce risque de suspension.

Sinon, parmi les conséquences au cas où cette situation arriverait, il y a, selon les neuf personnalités engagées dans la mise en œuvre du processus ITIE en RDC, le risque de priver les citoyens d’accès aux informations relatives aux revenus perçus par le gouvernement des entreprises extractives (minières et pétrolières) et d’autres informations contextuelles telles que la création d’emplois et les contributions sociales de ce secteur crucial de l’économie. Ceci pourrait également conduire à des risques réputationnels considérables pour le pays et affecterait sérieusement le climat des affaires déjà peu propice aux investissements.

ITIE International existe depuis 2002. La RDC y  est devenue membre en 2007. Depuis lors elle présente régulièrement des rapports sur les revenus dans l’industrie extractive. Le 24 février 2016 au cours de la 7ème Conférence mondiale de l’ITIE, la RDC a eu bénéficié du Prix  sur la déclaration de la propriété réelle. Coté pourtant bon élève, le pays de Lumumba risque la défenestration si on n’y prend garde.

Ginno Lungabu

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une