Elections 2018 : la CENI zappe complètement la MONUSCO !

Ce que d’aucuns ont qualifié d’orgueil, mieux d’arrogance du président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) envers la Communauté internationale à travers elle la Mission de Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) ne fait que se concrétiser. Récemment invité de Radio France Internationale,  à la question de savoir quelle aide la CENI attendait de la Communauté internationale pour les élections du 23 décembre prochain, Corneille Nangaa avait coupé court : « aucune ! ».

Cette position, le président de la Centrale électorale de la RDC vient de la confirmer devant quelques patrons de la presse qu’il a conviés à un déjeuner de presse, ce mardi 14 août. Il leur a annoncé l’acquisition sous peu des matériels de transport devant être affectés au déplacement des kits électoraux à travers toute l’étendue du pays. Nangaa parle de 7 hélicoptères neufs à piloter par des jeunes congolais dont l’âge varie entre 21 et 27 ans ; de 7 avions dont 3 Boeing, 1 DC8, 3 Antonov ; de 130 camions et 185 Pick-up. D’après Corneille Nangaa, tout ce matériel roulant est acquis sur fonds propres du gouvernement congolais.

Quant aux fournisseurs des services, le président de la CENI précise que trois pays sont sélectionnés : la Chine pour la quincaillerie électorale, l’Inde pour tout ce qui est énergie : panneaux solaires… et la Corée du sud pour les machines à voter. Avec son matériel roulant devant assurer le transport de son kit électoral, la CENI déclare avoir aucunement besoin de l’aide de la Communauté internationale à travers la MONUSCO. Pour beaucoup d’observateurs, ceci n’est ni moins ni plus qu’une fessée administrée aux occidentaux et leurs structures qui, souvent, conditionnent toute leur aide ou assistance aux pays « faibles » par la bonne gouvernance, le respect de droits de l’homme, etc. en considérant ces pays assistés comme d’éternels bébés.

L’attitude du gouvernement congolais de refuser catégoriquement le financement des élections par la Communauté internationale est jugée responsable par certains analystes qui estiment que le pays ne doit pas continuer d’être la risée des impérialistes. La MONUSCO n’a qu’à faire avec son appui logistique conditionné dont souvent les dépenses sont surfacturées. D’autres estiment par contre que la RDC ne s’est toujours pas affranchie du joug de dépendance. Même si elle tente de changer le fusil d’épaules, elle est toujours tributaire, cette fois-ci des Asiatiques. Elle ne fait que déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul.

En effet, selon les informations parvenues à scooprdc.net, les fonds qui permettent le gouvernement congolais d’acquérir les matériels énumérés ci-haut par le président de la CENI au bénéfice de son institution, auraient été négociés auprès d’une banque chinoise. Celle-ci aurait consenti de prêter au gouvernement congolais 350 millions de dollars américains. De cette somme, 250 millions seront destinés à la CENI et 100 millions iront dans le Trésor public. Des mauvaises ou bonnes langues, c’est selon, soupçonnent le gouvernement de conserver  ces 100 millions pour la campagne électorale du Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme électorale dont le président sortant Joseph Kabila est autorité morale et qui vient d’aligner Emmanuel Ramazani Shadary dans la compétition à la présidentielle de décembre prochain.

Ginno Lungabu.

  • Bendélé Ekweya té

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