Emmanuel Shadary à la clôture de la formation des policiers à Kasapa : « désormais la formation sera d’abord militaire, car, beaucoup de policiers ont fait preuve d’amateurisme faute de formation de base »

Le vice-premier ministre de l’Intérieur, Emmanuel Shadary, a présidé jeudi 17 aout 2017 à la Kasapa à Lubumbashi, la clôture de la formation  des policiers. Au total, 613 policiers dont 217 policiers du Haut-Katanga  et 396 policiers du Lualaba ont bénéficié, pour les premiers de la formation spécialisée en police de proximité et pour les seconds, la formation initiale.

Dans son discours de clôture de ces deux formations, le VPM Emmanuel Shadary prévient que désormais cette formation  sera d’abord militaire, axée sur l’apprentissage du maniement des armes. Car, fait remarquer le patron de la sécurité en RDC, beaucoup de policiers ont fait preuve d’amateurisme faute de formation de base. Emmanuel Shadary qui dit faire de la formation des policiers, son cheval de bataille, plaide pour une police républicaine et professionnelle.

Une police mal cotée…

Une police républicaine et professionnelle n’est pas le souhait exprimé seulement par Emmanuel Shadary. Le président de la République, ses prédécesseurs (Richard Muyej, Evariste Boshab…) ainsi que les partenaires de la RDC ont tenu ou tiennent encore le même discours. Ce souhait manifeste a fait que pour la réforme de la Police nationale congolaise, au moins sept partenaires étrangers ont été impliqués : l’Union Européenne (pour la modernisation de la gestion des ressources humaines et la construction des infrastructures) ; la Coopération Britannique, DFID, (dans la formation de police de proximité) ; la Coopération Japonaise, JICA, (dans plusieurs formation de base à longue durée) ; les Etats-Unis (dans la formation de la police de frontières et de mines) ; la Coopération Française (dans le maintien et rétablissement de l’ordre, la police fluviale et la police judiciaire) ; la Coopération Allemande (dans la formation des officiers de police judicaire à la protection de l’enfance et la lutte contre les violences basées sur le genre) ; et enfin le PNUD (dans la formation de police de proximité).

Mais malgré des millions de dollars et euros dépensés par ces partenaires, la prestation des éléments de la Police nationale congolaise est l’objet de beaucoup de critiques. Tout se résume en une police répressive des manifestations et qui tracasse la population. Si l’actuel Directeur Général des Écoles de formation de la PNC, le Général Célestin Kanyama, a prêché l’apolitisme de la police, la loyauté et le patriotisme ainsi que la discipline à la clôture de cette double formation à la Kasapa, lui-même, de l’avis de beaucoup d’observateurs, n’a pas servi de modèle de cet apolitisme lorsqu’il était commissaire PNC pour la ville de Kinshasa. Outre les représailles, les éléments de la Police sont dans les tracasseries, caractérisées par l’extorsion, le vol, le braquage…

Au regard de cette image que reflète la police nationale congolaise, beaucoup d’analystes estiment que tant que les conditions de vie des policiers ne sont pas améliorées, notamment le salaire, tous les maux qu’on leur reproche demeureront. On ne demande pas un chrétien dans l’enfer de se repentir. Un policier, même formé dans les Académies Française, Américaine ou Anglaise, exposé quotidiennement avec sa famille à la faim, ne laisserait pas passer la nuit un citoyen potentiellement nanti que lui sans le dépouiller.

Ginno Lungabu  

  • Bendélé Ekweya té

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